Paris Design Week @ Les Halles – Le Marais

Par Niconico

Ça y est, le dernier jour. Ultime promenade. On n’a pas vu passer la semaine. Tant de lieux, d’événements, de lignes, de courbes, de couleurs. Tout a été si vite. Tout a été si beau. Heureusement, il reste une ultime journée. Les Halles – Le Marais.
Nous nous retrouvons aux Halles. De la verdure, des arceaux, Saint Eustache. Le lieu est design.

Nous voilà donc marchant en direction du Châtelet pour commencer avec des canapés. Ceux de Duvivier. Pas n’importe quels canapés donc. Les créations de Bruno Lucas, le designer maison, qui a reçu deux années de suite le label VIA. A noter particulièrement, les canapés VIP Lounge, Centquatre et Ranelagh.

Le point de visite le plus proche de nous est maintenant la boutique du Centre Georges Pompidou. Au delà du lieu qui ressemble évidemment à une porte magique sur un futur en permanente évolution, pendant la PDW, la boutique est l’occasion de découvrir des pièces rares. Le miroir mural imprimé de Constance Guisset, inspiré d’un miroir vieilli qui était dans l’atelier de Francis Bacon (Editeur : Petite Friture), le miroir « Œil de sorcière » de Ionna Vautrin (Editeur : Moustache), la chaise « Flux » de Jerszy Seymour (Editeur : Magis), le fauteuil « Raviolo » de Ron Arad (Editeur : Magis), l’horloge « Jean » crée par Pierre Favresse pour le jeune éditeur Super-Ette. Cette dernière est tellement belle, que nous l’avons admirée pendant de longues minutes, sans être capable de donner l’heure.

Un peu plus au sud se trouve la galerie L’Imprimerie. En plus de l’expo très « chantier » avec Caterpillar qui expose son modèle iconique, le Colorado, pour fêter les trente ans de la marque, on se perd dans ce qui fait ce lieu. Ultra moderne, presque pop art tellement il est pop culture. L’histoire contemporaine avec un grand « H ».

Et on continue cette pop culture en se rendant chez Fleux’. Avec 20 designers invités à s’exprimer dans le liège autour d’une expo intitulée : Liège Design = Innovation Respectueuse. En sortant, nous ouvrons tous de grands yeux. Le liège ? Qui y aurait pensé ? Dorénavant, s’est décidé, nous gardons nos bouchons.

Nous continuons de nous déplacer dans un petit périmètre, un quartier qui semble vibrer au rythme de la création. A Glass House. Une surprise. Pensé par le mythique Saint Gobain, le lieu est une nouvelle idée de l’intérieur. Dans une époque de transparence, nous nous y sentons compris, maître des lieux. C’est un peu le but de cette forme de domotique artisanale. Tous les verres du futur sont là : chauffant, isolant, variant… Avec l’installation VS venue du futur. Un concept autour du thème de la conversation. Mais surtout, un tunnel futuriste qui mène… là où vous voulez.

Nous voilà repartis en direction de la rue de Rivoli. Au milieu des touristes du mois de septembre, nous nous arrêtons devant cette vitrine et sa mise en scène de luminaires imaginés par Rebecca spécialement pour la PDW. En bois pastel, une vraie boutique d’artisan comme on se l’imagine. Portobello. Toute la nouvelle collection marquée par la recherche de l’accident et de l’aléatoire. Également à voir, les œuvres de Goodbyeedison sas et de Gervasoni.

A côté du métro Saint Paul, près d’un restau polonais, Caravane. Au-delà des Racines. Un medley des créations d’Umberto Pasti. Végétal et urbain. Sobre et complexe. A découvrir aussi, les tapis chiffons très colorés.

On remonte rue de Sévigné pour aller à L’Eclaireur. La boutique vaut, en elle-même, le déplacement. Entre jeux de lumières et quadrilatères, c’est un jeu de piste pictural. Designé par l’artiste Arne Quinze, l’intérieur se veut être une expérience. C’en est une. Totalement interactif, l’intérieur se renouvelle en permanence. Nous faisons un chemin tortueux entre réalité et illusion. Encore une galerie qu’Alice aurait pu emprunter pour se rendre aux Pays des Merveilles.

Nous sommes sur la rue Debelleyme. La galerie Gosserez. Plus qu’une galerie, un tremplin. Non pas pour des inconnus, mais pour des méconnus. Pour ces noms qui ont contribué à certaines des plus grandes œuvres des dernières années. D’où le nom de l’expo Pygmalion. Piergil Fourquié, assistant d’Arik Lévy depuis 6 ans, Julie Pfigersdorffer aux côtés de Pierre Charpin depuis 2 ans, Thibaud Klepper collaborateur de Patrick Norguet depuis 4 ans et Alfredo da Silva chez Noé Duchaufour-Lawrance depuis bientôt 2 ans.

Nous n’allons pas loin. Chevalier Edition propose des tapis. Pour la PDW, ceux de Stephen Burks et Stephan Lanez. Des créations qui allient artisanat et œuvres contemporaines. A vrai dire, nous avons parfois l’impression de regarder des tableaux tellement ces tapis sont beaux. Des tableaux sur lesquels nous aimerions nous allonger.

On continue la rue Saint Claude pour aller sur le boulevard Beaumarchais où nous avions commencé notre journée hier. Bisson Bruneel nous y attend. Avec une exposition qui se joue de la matière, de la lumière. Sensible au savoir faire de la Miroiterie de Chartreuse.

Nous prenons le métro Saint Sébastien Froissard jusqu’à Filles du Calvaire. Là nous attendent deux galeries qui mériteraient certainement une journée chacune ou presque. D’abord la Gallery S. Bensimon. Avec, pour la PDW, les œuvres de Jean-Marie Massaud avec son fauteuil à couper le souffre et Noé Duchaufour-Lawrence.

L’ambiance est beaucoup plus contemporaine rue Charlot, dans la Galerie BSL. L’expo solo d’Adrien De Melo. Un artiste en avance sur son époque. Avec un sens de l’esthétique incroyable. Six pièces à découvrir. Les matières sont mises en jeu avec toute l’humilité de l’artisan.

Nous faisons un saut au milieu du 3ème arrondissement chez Bolier&Co. Dans un appartement au 2eme étage d’un immeuble du marais, Bolier&Co présente du bois, du bois et encore du bois, plus de 700 sortes qui permettront aux plus grands architectes d’imaginer nos intérieurs..

La journée se finit. La semaine aussi. La première Paris Design Week. Cela faisait des semaines, des mois que nous en parlions. Et l’événement est passé si vite. Pourtant, nous avons l’impression qu’il nous faudra si longtemps pour tout digérer. Nous avons vu, senti, touché, goûté, écouté, aimé, réfléchi. Nos corps et nos cœurs sont bouleversés par la richesse de cette semaine. Ce design que nous regardions de loin et maintenant un membre de notre famille. Nous sommes devenus intimes, en tout cas nous semble-t-il, avec quelques créateurs.