En entrant dans les salles du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, l’impression générale que je ressens devant les grands formats de Marc Desgrandchamps est agréable. Comme si on entrait dans un univers déjà connu. Mais, peu à peu, je vois que l’image n’est pas aussi simple qu’il paraît. Les silhouettes semblent se détacher du fond, elles sont en partie transparentes, certaines parties des corps sont comme détachées. L’espace qui est donné aux œuvres dans cette exposition leur donne une belle lumière. Beaucoup des personnages sur les toiles sont en marche, en ville, sur des plages ; certains ne touchent pas terre, et c’est alors le paysage lui-même qui tient lieu de corps.
Magazine Culture
Marc Desgrandchamps, au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris
Publié le 18 septembre 2011 par Onarretetout
Mais plus j’avance dans l’exposition, plus je ressens une forme d’immobilisme, que marquent les lignes horizontales, sans doute lié à une recherche de classicisme, que viennent souligner les références, et notamment celles qui évoquent l’histoire de la peinture. Les bergers d’Arcadie (de Nicolas Poussin), qui apparaissent dans le dernier tableau avant la sortie, en témoignent. C’est comme si toute peinture aujourd’hui n’était que la reprise de l’histoire de la peinture. Une mise en abîme. Comme si l’artiste ne pouvait que mettre ses pas dans ceux qui l’ont précédé. Avec mélancolie.