Les événements qui se sont déroulés sous nos yeux depuis maintenant 6 mois laissent peu de doûte à l'issue sur la dette Grèque: elle ne sera pas remboursée à 100% (comme espérée au début en réaménageant les échéances), ni même à 80% (comme espéré après le premier plan de soutien de 110 milliards), ni même probablement à 50%...
Comment un pays peut-il rembourser les intérêts dans les conditions dramatiques suivantes:
- Pays en récession (5% de baisse attendue du PIB)
- Recouvrement de l'impôt mal maitrisé (la fraude est un sport nationnal en Grèce)
- Résistance à toute mesure de rétablissement de prélèvements [la taxe sur l'immobilier via l'électricité serait un moyen de recoucouvrer aux taxe immobilières non payées par les Grecs. En effet, beaucoup trichent en ne terminant jamais leurs maisons: ils sont ainsi excemptés de taxe foncière... Un abus de plus qui met gravement en danger tout espoir de rétablissement de l'ordre régalien]
- Aucun espoir de croissance (le pays ne produit rien, leur croissance ne peut provenir que du tourisme)
Nous ne sommes donc malheureusement pas étonnées de la suite des événements, avec le départ précipité de la Troïka (Responsables de la zone euro, BCE, FMI) cet été, le décallage supplémentaire de déblocage de la 6ième tranche d'aide (8milliards) de septembre à octobre [il s'agit d'un partie du premier plan d'aide de 110 milliards, et non du second plan, de 160 milliards décidé le 21 juillet dernier, mais heureusement pas encore concrétisé]
Quelle pourait être la suite ?
Le laxisme Grec doit être sanctionné. Durant ces derniers mois, malgré les pressions excercées par la Troïka, les Grecs sont systématiquement en retard sur l'application des mesures promises (ils le reconnaissent eux-même). Les Grrecs ne sont pas capables de respecter un engagement. Comment dans ces conditions octroyer de nouveaux fonds ?
La seule résolution raisonnable est d'abandonner ce pays, qui a triché pour rentrer dans l'Euro, qui continue à tricher avec ses créanciers en promettant sans jamais réaliser. Celà doit avoir une fin un jour, et plus rapidement cela arrive, mieux c'est. Les créanciers doivent maintenant accepter de perdre l'argent prêté à ce pays. La Grèce doit accepter de ne plus avoir accès aux marchés financiers, sortir de l'Euro, et dévaluer sa monnaie d'au moins 50%. Le second plan d'aide de 160 milliards doit être abandonné.
Bien sûr, mettre une croix sur un remboursement aura un coût, mais il sera maitrisable maintenant, alors que si on continue à aider un pays en gonflant encore sa dette en se voilant la face, le coût va être de plus en plus élevé, sans pour autant assurer un remboursement. Il devient évident qu'il faut arrêter les frais, quoi qu'il en coûte à court terme.
Ce qui est important maintenant, c'est d'expliquer que le cas Grec est isolé (on l'espère !), que les autres pays ont un pouvoir gégalien solide, permettant le remboursement de la dette, ce qui n'est visiblement pas le cas en Grèce. Si nous n'arrivons pas à le prouver, c'en est fini de la zone Euro, et nous serons devant une crise majeure, bien pire que celle des "Subprimes". Pour l'instant, je ne vois pas de risque avéré que l'Italie ou l'Espagne ne paient pas. Ce sont des pays en difficulté, certes, mais dont les ressources sont tout autre que celles de la Grèce.
En ce qui concerne la Grèce, quelles seraient les conséquences d'une faillite ?
1/ Les banques devraient passer des provisions. La Grèce étant un petit pays, cela annulerait probablement les dividendes de l'année prochaine, mais n'auraient pas d'impact majeur sur l'activité. Ce défaut est tout à fait absorbable par nos grandes banques Françaises. Les Stress tests de cet été n'évoque pas un tel scénario, mais la BDF donne tout de même quelques éléments rassurants sur l'exposition de nos banques aux dettes souveraines.
2/ Les contrats d'assurance vie en Euro auraient un rendement minoré (Hypothèse: les obligations Grecques représentent 2% à 3% des contrats, si on se base sur le poids de la Grèce par rapport aux autres pays). Il faudrait en effet tenir compte du défaut de remboursement Grec. Cela pourrait annuler le rendement, mais ne devrait pas impacter le capital. Cela ne sera pas le cas si un grand pays (comme l'Italie) faisait défaut: Là, le capital serait écorné, ou, si la "garantie" du capital devait être conservée, cela mettrait en faillite les assureurs, obligeant probablement les Etats à renflouer. Je n'ose même pas imaginer un tel cas, tellement ce serait catastrophique.
3/ Bien expliqué, la faillite Grèque devrait avoir un effet très positif sur les marchés. Le signal serait donné qu'on ne peut pas jouer avec l'argent des autres, et que si l'on ne respecte pas
les critères demandés, on sort ! Continuer comme actuellement, à vouloir soutenir un pays qui n'arrivera jamais à remplir ses engagements est catastrophique pour la confiance qu'on peut avoir
dans les autorités chargées de réguler et contrôler. Les autorités ont déjà attendu 1an et demi que les Grecs redressent la barre (Cf article de mars 2010). Ils n'ont rien fait de concrêt. Comme la chancelière Allemande le
sous-entend, il faut une sortie ordonnée de la Grèce... :
"La priorité absolue est d'éviter un défaut de paiement incontrôlé parce
que cela ne toucherait pas seulement la Grèce, et parce que le risque que cela nous affecte tous, ou du moins beaucoup d'autres pays, est très élevé" a dit A. Merkel en complément des propos de
son ministre de l'économie
Philipp Rösler qui indiquait lundi l'éventualité d'un défaut de paiement
d'Athènes.