On apprend, via un article du Monde, que Denis Olivennes se trouvait parmi les invités du président Sarkozy lors de son petit voyage éclair à Tripoli. Or, qui est Denis Olivennes ?
Il est le fils d’Armand Olievenstein et a occupé de nombreuses fonctions. Ancien auditeur à la Cour des Comptes, conseiller dans différents cabinets ministériels socialistes, on le retrouve à la tête d’Air France, de Canal+ (indemnité de départ de 3,2 millions d’euros), de la FNAC (ironie du sort, l’'immeuble occupé par laFnacWagram, dans le XVIIe arrondissement, appartient à Kadhafi), avant de passer au Nouvel Observateur puis à Europe 1. En 2011, il devient directeur du Pôle information du groupe Lagardère.
Comme socialiste, il a lutté pour que ce parti se rapproche du centre et lors des élections de 2007 il a préconisé une alliance avec l’UDF.
Il est aussi à l’origine du rapport qui a débouché sur la Loi Hadopi (contrôle d’Internet).
Notons enfin qu’en 2009, il a été critiqué par la société des rédacteurs du Nouvel Observateur (qui souhaitait conserver son indépendance par rapport à la direction du magazine) parce qu’il avait consacré à Nicolas Sarkozy un entretien de huit pages manifestement trop complaisant.
Et voilà qu’on le retrouve aujourd’hui à Tripoli à la droite de Sarkozy, alors que par ses fonctions il est capable de noyauter une grande partie de la presse. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’on ne nous parle pas beaucoup des bombardements intensifs qui ont lieu en ce moment sur Syrte et Bani Walid, ni sur le climat de terreur qui règne à Tripoli. Forcément, ce serait avouer qu’une guerre civile vient de commencer. En effet, tant qu’ils étaient dans l’Est, les « rebelles » n’avaient à se battre que contre l’armée de Kadhafi, la population leur étant globalement favorable. Mais maintenant, il s’agit de conquérir le territoire des tribus qui sont restée fidèles à l’ancien dirigeant. Il en va donc tout autrement. Tout homme en âge de se battre, tout adolescent, attend les envahisseurs une arme à la main. L’OTAN n’a donc plus d’autre solution que de bombarder et de bombarder pour soutenir l’avancée des rebelles (pardon, des hommes du CNT, reconnu par l’ensemble des nations ou presque comme le seul régime légal de la Libye). Mais à partir du moment où la moitié d’un pays combat l’autre moitié (avec une aide étrangère), je n’appelle plus cela une révolution populaire contre un dictateur mais tout simplement une guerre civile.