Ames sensibles s’abstenir ! Barbie Tueuse Sanguinaire vient de commettre un nouveau forfait ! Elle vient de décapiter et de dépecer Ken, dont les restes trainent sur le carrelage de la cuisine… Souriante, heureuse, elle admire son travail, un verre de Schweppes bien mérité dans une main, une épée dans l’autre, bien plantée dans l’abdomen du monsieur. Au mur, entre les poêles et la liste de course fichée sur le frigidaire, deux fusils mitrailleurs sont accrochés au mur. Est-ce parce que Ken a refusé de faire la vaisselle que Barbie s’est mise dans une rage meurtrière et fait bouillir sa tête dans la marmite ? Toujours est-il que la photographe canadienne Mariel Clayton – dont j’ai découvert les œuvres dans Beaux Arts de ce mois-ci - a décidé de passer à l’action et de dégainer devant toute tentative de stéréotype sexiste. Ras le bol des femmes au foyer et autres blondasses censées se manucurer les ongles pour leur bel étalon !
La jeune-femme a eu le déclic gore au Japon, en regardant toutes les figurines kitch destinées aux petites filles. Sus à Mattel et autres fabricants de stéréotypes, il va y avoir du sang sur les murs ! Barbie bouchère, Barbie aux toilettes, Barbie insomniaque… Mariel Clayton joue des éclairages et des contrastes pour nous dépeindre un monde aux codes inversés. Un travail aussi réjouissant que celui de la photographe allemande Anne-Catherine Becker-Echivard avec ses mises en scène ironiques de poissons. Ici la révolte sociale a passé un cap. Il était temps que Barbie se rebiffe !
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www.thephotographymarielclayton.com
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