On note pour éviter l'oubli, l'accumulation rassure.
Il faut dire que la naissance de l'auteur, déjà, a été une manière de contourner l'histoire, de tromper l'ennemi, de forcer la mémoire. Alors Roland Hélié cherche quelque chose dans ses textes, dans les phases de vies qu'il invente, c'est évident, et les phrases sont belles et le propos poétique, intéressant.
J'ai cependant trouvé l'ensemble pas assez dense...
"Elle est à la retraite depuis cinq mois et elle s'ennuie. Sa maison de Verrières-le-Buisson, trop grande pour elle toute seule, est néanmoins d'une propreté irréprochable. Pour tromper le temps, elle transforme en jeux les gestes banals, quotidiens. Faire chauffer son lait est celui qu'elle préfère. Le surveillant du coin de l'oeil, elle mime la distraction, fait semblant de l'oublier sur le feu, d'être occupée ailleurs. Au dernier moment, pour l'empêcher de déborder, elle se précipite et arrive parfois trop tard. Elle feint la colère mais au fond elle est ravie. Astiquer sa cuisinière lui fera passer la matinée. Elle se demande en épongeant le lait si elle n'est pas folle. Elle ne s'est jamais mariée."
Les autres lectures de la rentrée sont toujours chez Hérisson
L'avis de Liliba - L'irrégulière, plus conquise - Ainsi que Delphine