Kitty, Daisy & Lewis et The Sharp Tongues à l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 15 septembre 2011

Publié le 15 septembre 2011 par Concerts-Review

L'AB a quasi fait le plein en ce jeudi 15 septembre et pas que des nostalgiques des fifties au look retro, gomina, tatouages, bananes, poodles, strawberry pastel lipstick, stiletto's ... des 18/25 ans, des rockers, des blues ou roots fans... Kitty, Daisy & Lewis Durham sont hot!
20h The Sharp Tongues
devant un public clairsemé, Bruxelles n'est pas curieux!
Viennent d'où ces mauvaises langues?
London, mais Julia Muth, la guitariste/chanteuse a vu le jour au Canada ( elle a fait partie des défunts Creeping Nobodies) et tu trouves la trace des jumeaux Paul et Stewart Summers( bass & drums) au sein du groupe de Swansea, Shrapnel, ça date de 1981 à 1988, des vétérans punk qui, plus tard, s'ébattront chez The Duvals.
Leur tâche: en moins de 30 minutes chauffer la salle.
Mission accomplie!
Du foot stamping rock binaire et carré. Distorsion, lignes de basse autoritaires, drumming simpliste et répétitif, un esprit punk pas dépoussiéré... rien de neuf à l'horizon, mais c'est super efficace et pas chiant.
Idéal comme support!

' Doubt' brut et saccadé, suivi du concis et persuasif 'So old'.
One, two, three... 'Bewitched' ( beat happening) avec la petite qui inlassablement répète... I got a crush on you... vais finir par croire que je suis irrésistible!
Sharp guitar lines ...you make me shake... qu'elle me dit!
Toi aussi, babe!
T'es prêt, Stewart?
Ouais!
OK ' Hex on me', suivi de 'I found love'.
Ici?
Yes!
'Plan B': plus besoin, BHV est réglé!
'Dogs' dont le jeu de guitare sonne zèbre rouge et en fondu, 'Stay out', toujours sans artifices.
Julia à la basse et Paul à la Fender pour 'I'm your man' qui met fin au set.
No-nonsense rock'n roll, ça marchera toujours!

Kitty, Daisy and Lewis
ou la fratrie Durham- Kitty, la plus jeune ( vocals, harmonica, drums, guitare, banjo) - Daisy , l'ainée, la plus petite ( vocals, drums, organ, accordéon, xylophone) et le fantastique Lewis, au look jeune Ritchie Valens, en moins poupon ( vocals( superbes)- guitare ( grandiose)- drums- banjo) qui sur scène reçoit le secours de papa et maman!
Dad, Graeme, caché, à la guitare et l'incroyable mum, Ingrid Weiss, qui a perdu ses godasses, à la contrebasse.
Le trio change constamment d'instrument et alterne les vocals, tu passes du timbre chaud de Lewis, à la voix criarde de Daisy puis au chant énervé de Kitty, avec un fond musical retro: du blues, du rockabilly, de la country, du swing, du Western swing, de l'Hawaïen et du vintage rock'n roll...
Un cocktail pétillant, tu te ressers à volonté, t'as pas la tête qui tourne, t'en veux encore et encore!
Un tabac, Bruxelles aux anges!

Le titletrack de leur troisième et dernier CD ouvre le bal, l'instrumental bluesy 'Smoking in heaven', la petite Daisy frappant son mini-kit comme une sauvageonne pas contente car elle a pas reçu sa tartine de Nuttela, sa soeur soufflant dans son mouth harp comme une steamboat de 1930.
Du rockabilly juteux: 'I'm going back', puis Lewis au chant pour le superbe ' Don't make a fool out of me', un rhythm'n blues gluant avec un surprenant numéro de beatboxing de la copine de Donald Duck.
Shuffle time : ' Polly put the kettle on' , le liquide est bouillant, puis un midtempo porté par la voix de fillette de Daisy.
Lewis passe derrière les drums et on invite Eddie 'Tan Tan' Thornton, un trompettiste jamaïcain, pas tout jeune, mais diablement vigoureux, titres de gloire: a joué avec Georgie Fame, Boney M ( hem!) et a ajouté les éléments de trompette au' got to get you into my life' des Beatles.
Trois morceaux seront balancés avec ce vétéran: le mariachi/ska 'I'm so sorry', le New-Orleans swing 'Hold me tight' décoré d'un mignon xylophone et le visqueux 'Tomorrow' aux saveurs Herb Alpert & Tijuana Brass Orchestra prononcées.
A tes côtés, ça souque ferme!
Bye, bye Jamaïca!
Virage latino funk à la Santana ' Messing with my life', sexy à mort et un coup de projecteur sur Mamie, éblouissante à la upright bass.
Une version gospel minimaliste de 'Going up the country', Daisy en transe.
La salle frénétique, on frôle l'hystérie!
A country ballad featuring la voix de Lewis, un croisement Elvis/Hank Williams, ' I'm coming home' , puis il annonce: Brussels, a last one!

Bruxelles est déçu, merde à peine 50'...pas de panique, la dernière, un des nombreux highlights du set, fera plus de 10': 'Say you will be mine', lorsque le boogie blues est sur le point de s'éteindre, un coup de vent remet le feu aux braises et tout l'AB vibre.
Fantastique!

Un double bis.
Un hillbilly track avec deux banjos et l'accordéon, clap your hands & stamp your feet... on le fit pour 'Hillbilly Music', l'ultime instrumental a fini par nous tuer, une wah wah à la CCR, une rythmique locomotive, un harmonica dément 'What Quid' !

L'avenir du rock'n roll, c'est son passé: Kitty, Daisy & Lewis ont tout compris!