Ainsi, dans L’enfant et les sortilèges, le livret de Colette pour la Fantaisie Lyrique de Ravel, il n’y a pas que Bébé (c'est le nom donné à l'enfant), qu’il soit méchant ou sage, enfant que le feu qualifie de petit barbare imprudent et dont la princesse enchantée dit qu'il aurait pu être le Prince au cimier de l'aurore . Il y a aussi ce redoublement de syllabe, dans les propos de l'horloge meurtrie, qui se plaint de l'enfant : S'il ne m'eût mutilée...
Mais on en trouve partout si on y est un peu attentif, que ces redoublements soient intentionnels ou non.
Dans le premier texte du recueil de Louis Dubost, Diogène au potager (Editions Les Carnets du Dessert de Lune), par exemple, texte intitulé Accueil, on lit :
Dès l’entrée du jardin, on aperçoit, devant l’épouvantail, un chapeau posé sur un pantalon rebondi…
C'est avec un autre popo que Jean L’Anselme choisit de commencer un de ses recueils, L’Anselme à tous vents :
POPO & SIESIE MAIS ENCORE ?
A l’entrée de PO&SIE, Michel Deguy souligne les disjonctions, conjonctions, glissements, interpénétrations qui s’élaborent dans le nom même de POESIE, par le jeu des deux phonèmes : PO & SIE.
Avec POPO ET SIESIE, j’ai voulu pousser plus loin le propos de Michel Deguy en doublant en quelque sorte sa dimension. Peut-on, en effet, imaginer ces « conjonctions » et « disjonctions » évoquées par le poète, plus « intimement » réalisées que dans l’accouplement qu’à mon tour je propose sous ce nouveau vocable POPO & SIESIE ?
En d’autres termes, Jean L’Anselme laisse entendre que Michel Deguy poète plus haut que son cucul… La revue qu’a créée Michel Deguy (Po&sie) résiste encore, après 34 ans d’existence.
Permettez-moi par ailleurs de vous faire observer un autre redoublement dans ce texte de Jean L'Anselme, plus discret, à la dernière ligne : « nouveau vocable », redoublement qui plairait beaucoup à Mauricette Beaussart, personnage de Lucien Suel (lien dans la colonne de droite) qui collectionne les « veaux » dans la littérature…
Je vous suggère de composer avec élégance en ce blog une phrase, hasardeuse ou pas, pastiche ou originale, où tous, y compris ma famille, ma mémé et ma tante, entendraient des syllabes répétées.