RENONCEMENT aux SOINS: 16% des Français concernés – Ministère de la santé- IRDES

Publié le 17 septembre 2011 par Santelog @santelog

A l'occasion de la remise au Ministre du Rapport des Comptes de la santé, le Ministère rappelle l'état des lieux, à 2008, du renoncement aux soins, en France. Si en moyenne, 16,5 % de la population est amenée à renoncer aux soins, le phénomène s'accentue avec la perception, en particulier pour les soins dentaires d'une médecine à deux vitesses. La précarité et son anticipation, qui progressent dans le contexte de crise devient un facteur prépondérant de renoncement aux soins.


C'est l'Institut de recherche et documentation en économie de la Santé (IRDES) qui recueille depuis 1992 dans son Enquête santé et protection sociale, l'état du renoncement aux soins, par individu et au cours des 12 derniers mois, par la question : « Au cours des douze derniers mois, vous est-il déjà arrivé de renoncer, pour vous-même, à certains soins pour des raisons financières ? »


Le renoncement financier aux services de santé aura été de 16,5 % de la population âgée de 18 à 64 ans et c'est le renoncement aux soins dentaires qui est le plus fréquemment évoqué par 10,7 % de la population, devant l'optique et les consultations de médecins généralistes ou spécialistes.


L'évolution du renoncement au cours de la dernière décennie est en constante augmentation depuis 2002. Les personnes aux revenus les plus bas renoncent davantage que les autres. En 2008 le taux de renoncement des personnes ayant une complémentaire est de 15.3% alors que celui des CMUistes est de 21%. Les différences d'âge et de sexe n'expliquent pas les écarts entre les CMUistes et les bénéficiaires d'une assurance privée, au contraire, précise l'étude, elles les atténuent. Le contexte actuel est donc bien une augmentation des niveaux de renoncement dans toutes les catégories de population.


Les femmes déclarent renoncer à des soins plus régulièrement que les hommes. Cet écart persiste quel que soit le type de soins concerné et reste constant au cours de la vie. Seuls des facteurs subjectifs peuvent expliquer ce décalage, les femmes tendent à s'estimer, par rapport aux hommes, en plus mauvais état de santé à état de santé biologique donné et ont donc le sentiment de renoncer plus fréquemment.


Le renoncement augmente continument de 18 à 40 ans, se stabilise entre 40 et 50 puis sa tendance s'inverse. Enfin, et c'est plus grave, le renoncement est conditionné par un besoin de soins et sa survenue est corrélée à l'intensité de ce besoin. Ce résultat confirme enfin que le renoncement déclaré concerne davantage les soins aigus que les soins préventifs.


Le pouvoir d'achat influence le renoncement financier aux soins. Le renoncement est présent de façon décroissante dans toutes les catégories de revenu. Les 20% et beaucoup plus encore les 5% les plus aisés se démarquent du reste de la population par leur taux de renoncement plus faible. Le rapport précise, qu'en particulier pour les soins dentaires, le concept de médecine à deux vitesses devient pertinent.


Enfin, toutes les dimensions de la précarité (divorce, perte d'emploi…) ont aussi une influence négative sur l'accès aux soins, à niveau de revenu donné.


Source : IRDES


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