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Vincent Delerm à La Cigale: des concerts "In the mood for cinema"

Par Sandra.m

Un soir de 29 novembre à La Cigale

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C’était un soir de novembre à la Cigale,

D’ailleurs cela a commencé par leurs voix si musicales

Avec aussi le charme suranné d’images un peu jaunies

Sur un rideau blanc quand même un peu décrépi

Puis, l’un s’évanouit, l’autre apparut à nos yeux attendris, tout ouïe aussi

Dans une salle qui aurait pu être de Chatenay Malabry

Ou recevoir l’archevêque de Canterbury

Mais c’était dans mon impitoyablement belle ville de Paris

Là où le faux pas n’est pas permis

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Où, pour presque rien,

Cela peut s’achever en dénouement shakespearien

Et puis des piqûres d’araignées

Au doux présent nous ont ramenés

A la poésie d’une époque un peu désenchantée

Alors, son regard aiguisé il a baladé

Avec son allure élégamment dégingandée

Sur son époque passée enchantée

Qu’il sait si joliment nous faire partager, regretter

Sur son époque actuelle

Sur laquelle il pose et ose son regard faussement cruel

Avec sa voix devenue mélodieuse

Sublimée par les notes de son piano, langoureuses

Comme de belles et filmiques histoires

Qu’il conterait à d’éternels enfants dans le noir

Toujours l’ironie au bord des lèvres

La pudeur de celui qui ne renonce pas aux rêves

Qui sait que l’enfance est à jamais révolue

Celle qui ne l’a jamais autant ému

Qu’il nous appartient d’en garder toujours la folie

De la raviver par notre goût immodéré d’envies, en vie,

Qui cache sa nostalgie derrière une douce ironie

Raillant Renaud, les capricornes, les koalas, juste la vie, surtout lui

Hitchcock Truffaut les entretiens

Ca aussi, nous avons en commun

Cela ressemblait à un film de Fellini

Avec lui, nous sommes allés en Italie

Cela ressemblait à du Woody Allen

L’humour pour si bien cacher ses peines

Cela ressemblait à du Chaplin, simplement finalement à Delerm

Qui, de sa plume, a capturé les plaies des temps modernes

Empreint de toute la nostalgie de Truffaut

Cela ressemblait à un film avec Jean-Pierre Léaud

Qui se regarde et s’écoute comme un film d’antan

Aussi captivant que la voix suave de Fanny Ardant

On aurait dit ce film avec Charles Denner

Dont il aurait pu composer l’air

Cela ressemblait à du cinéma

Il devrait passer derrière la caméra

Et puis son air quelque peu distant

Peut-être intimidé par la présence de son Philippe de parent

Ou simplement l’humilité maladroite du talent

Lecteurs du Figaro Madame ou de Libé

A sa place le public l’a trop timidement entonné

Par des diapos pourtant bien aidé

Pour, avec lui, se retrouver en natation synchronisée

Il a pourtant finalement si bien su l’envoûter, l’électriser

Malgré l’air un peu blasé

De certains Parisiens bobos par Renaud raillés

Ou de provinciaux qui ont Sardou manqué

Et se sont à La Cigale égarés

Disant Delerm c’est bien mais faut aimer Delerm

A moins qu’ils n’aient eu la déveine

De dîner auparavant avec Anita Pettersen

Réveillés quand même par le duo avec Fersen

Qui nous a entraînés dans sa rengaine

La salle a enfin trouvé son entrain

Enchaînant les rappels, tapant dans les mains

Pour oublier le petit matin, en vain

Car, forcément, il succèderait, chagrin

A ce soir qu’on aurait cru sans lendemain

J’aurais aimé faire la peau

Aux maudits qui remettaient trop tôt leurs manteaux

Avant même le rideau, le dernier écho

Habitués à zapper, passer, décrier, éluder

Prisonniers encore de leurs piètres et opiniâtres réalités

Si pressés toujours de la retrouver

Métro Boulot Dodo

Finalement des amateurs égarés de la dame au chapeau

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Surtout ne pas rater le dernier métro

Finalement d’autres admirateurs de Truffaut

Pourtant le repos arrive bien assez tôt

Pour se priver de celui des maux

Engloutis dans cette avalanche de jolies nostalgies

Pas seulement de Chatenay Malabry

Déjà, encore, j’étais ailleurs, sur le quai des Grands Augustins,

Avec peut-être un livre de Modiano à la main

Et tant de rêves dans ma tête

Qui plus que jamais chantaient à tue-tête

Quelque chose comme un air de fête

Et puis, il le fallait alors je suis sortie

Avec une image improbable de mariachis

Enveloppée aussi d’un voile d’une réconfortante mélancolie

Suscitée par son enchanteresse poésie

Moi et mes rêves à la folie

Qui crois aux quatrièmes de couverture

Qui peuvent effacer toutes les blessures

Qui sais les soirs d’été à Ambroise Paré

Mais aussi que tout peut en un jour changer, révéler, réveiller

Ignorant la chaleur ou le froid ou la pluie

Ignorant si j’étais à Paris ou Chatenay Malabry

En rentrant, j’ai admiré plus que jamais l'incomparable charme germanopratin

Tiens, tiens le quai des Grands Augustins

Après être passée devant le Carrousel illuminé

De son incomparable beauté auréolé

Comme une chanson de Delerm un soir d’été

Insatiable esthète acharnée

Si seulement c’était un métier

Je dois avouer avoir quelques chansons absentes regretté

Ainsi, j’aurais aimé savourer sa délicieuse heure du thé

Entendre la voix de Jean-Louis

Voir le visage de Fanny, aussi

C’était un soir à La Cigale

Avec celui que j’ai découvert par son imitateur intarissable

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Dans le Deauville de Trintignant, subrepticement ensorcelant

Celui qui n’est jamais décevant

Le mien celui qui suspend le vol du temps,

Je vous écris dans le silence qui s’installe

Le silence lénifiant après un doux soir à la Cigale,

Dé(i)fiant le temps, la réalité, l’ennui

Un moment de poésie, un beau moment de vie, de nostalgie, de mélancolie, de rêveries

Juste envie de dire merci. Allez-y. Courrez-y.

Malgré la ville normale

Malgré les voitures banales

Il y aura toujours le chant des cigales

C’était juste et tellement un soir de novembre inoubliable à La Cigale

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Vincent Delerm est à La Cigale, à Paris, du 21 novembre au 9 décembre 2006, tous les soirs, à 20H (29,70 euros la place) et sera ensuite en tournée dans toute la France.

Renseignements et réservations sur http://www.lacigale.fr

Site officiel de Vincent Delerm

Blog consacré à Vincent Delerm

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