C’est soudain un air de valse au coin d’une rue, quelque chose qui sonne comme la musique d’un orgue de barbarie, et qui attire l’oreille, fait défiler des visions de printemps, des regards de femmes amoureuses. L’orgue de barbarie s’envole... Il y a cette voix, le « rêve familier » de Verlaine, comme un tableau de Renoir, l’oeil émoustillé de la femme en bleu du « Moulin de la Galette ».
Les ailes tournent, le cidre pique, et elles traversent les années, ces petites bulles de bonheur qui voltigent dans le temps. Etrange sérénade, presque mélancolique, qui rappelle l’euphorie d’autres chansons de Julien, « Sonnez crécelles, jouez violons », « Je sais que c’est elle », « Danses-s’y »...
« Aujourd’hui, c’est le printemps », « un jour merveilleux, pour être amoureux ». Le sempiternel refrain s’élève dans les airs, s’allie au rayon de soleil, se déploie, s’arque en ciel, fulgurant jet d’eau qui va filtrer « derrière la fenêtre à l’espagnolette ».