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"The Fountain", l'ensorcelant film de Darren Aronofsky

Par Sandra.m

Cette semaine, je vous conseille un film projeté en avant-première lors du dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville ainsi commenté dans mon compte-rendu dudit festival:

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Aux antipodes de ce film : The Fountain de Darren Aronofsky qui nous emmène dans la quête éternelle d’un homme pour sauver la femme qu’il aime, au 16ème, 21ème et 26ème siècle. The Fountain est de ces films qui vous agacent ou vous ensorcellent. Qui ne vous laissent pas indifférent. Et c’est déjà énorme. Peut-être d’ailleurs, si je n’avais vu tous ces films en compétition dramatiquement semblables et dramatiquement là, aurais-je fait partie de la première catégorie, agacée par cet imbroglio scénaristique.  Oui mais voilà dix jours de films glauques sont passés par là et je me suis laissée envoûter, j'étais ensorcelée, hypnotisée par ce film fascinant au sens premier du terme d’une mélancolie sombre et lumineuse. The Fountain vous hypnotise littéralement et vous embarque dans sa folie, son utopie, sa beauté formelle indicible, sa quête vaine et d’autant plus magistrale , celle de la fontaine de jouvence, de la vie et surtout de l’amour éternels. On le regarde comme on admirerait un tableau somptueux, onirique et cauchemardesque à la fois, jusqu’à épuisement, jusqu’à satiété, avec l’envie de se fondre dans son univers, d’en percer le mystère, les yeux écarquillés, accrochée à son fauteuil, en espérant que le voyage et l’immersion dureront encore et encore, que l’amour absolu de Tommy et Izzi nous entraînera dans son tourbillon fantastique. Si le spectateur oublie le temps qui passe, Tommy aussi et à vouloir trouver sans cesse un moyen d’être avec sa femme pour l’éternité il passe à côté du présent et du temps qu’il pourrait véritablement passer à côté d’elle.  C’est aussi peut-être une belle métaphore de la création : à courir après l’immortalité, l’artiste en oublie le présent. A refuser d’accepter la mort, il en oublie la vie. Une fresque intemporelle et utopique à regarder sans modération. Pour s’y fondre dans un délicieux et tortueux oubli.

Sandra.M


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