Pour voyager au fond de l’electronic soul et du trip hop le plus deep, on se doit de choisir un bon guide. Cette fois notre guide est le mythique groupe Islandais Gus Gus. Ayant rencontré un succès remarquable grâce à leur single LadyShave, et après plus de 20 ans de présence sur la scène electro soul avec des sons ténébreux à la facette underground, il reviennent avec un album du nom d’Arabian Horse.
Dans une atmosphère très minimaliste, on ouvre l’album avec Selfoss. Une balade en cordes longues qui finissent en lead très puissant. Avec des percussions qui se font entendre de temps à autres pour agrémenter le tout. On voyage avec la chanson, et l’on se rend vite compte qu’on vient de poser les pieds dans un camp pour tziganes puisque la chanson se transforme entièrement en une balade de violon et d’accordéon.
Toujours dans une optique très minimaliste, les moreaux s’enchaînent. On découvre l’enchantement très deep de l’atmosphère qui se crée autour de l’album. Après un changement du line up du groupe, on ne s’attendait pas à ressentir la même chose en écoutant Arabian Horse. Toujours est-il que nos Gus Gus ont su garder l’oreille pour façonner les beats les plus dark sur des basses qui font vibrer. Tel est le cas avec Be With Me.
On sent par conséquent l’influence très présente du mouvement synth pop qui se fait remarquer doucement tout au long de la progression dans l’album. Cette influence pourrait être interprétée de diverses manières mais difficile de porter un quelconque jugement tant que la base sur laquelle se construit l’album reste avant tout de la house minimale avec une electronic soul très flexible.
La présence de la pop ne manque pas à l’appel non plus, avec Deep Inside et Magnified Love par exemple, la fusion du vocal un peu pop sur des sonorités dance et synth nous font sentir le tact qu’ont eu les Gus Gus afin de créer un album à la tonalité indéniablement hybride.
Après bien des expérimentations sur plusieurs de leurs anciens albums, on peut sentir un retour aux sources à travers ce disque. Tentative ratée en quelque sorte (Vu le changement des membres de Gus Gus et des différentes orientations qu’ils ont pu prendre durant 20 ans de carrière), il reste que le travail basé sur leurs anciennes mélodies combiné aux différentes techniques qu’il ont pu développer ou acquérir attribuent un plus à l’album.
A part les influences “connues” qui se font sentir pendant l’écoute de l’album, on tombe notamment sur des sonorités des plus éclectiques venues de tout les coins de la planète. En passant par les violons tziganes, ou les percussions tribales masquées par des basses magnétiques et très sombres pour finir avec des cordes à la structure classique.
Arabian Horse peut être considéré comme un album complet, on cite notamment le travail fin ainsi que la manière avec laquelle l’album a été entrepris puisque les morceaux s’enchaînent sans qu’on s’en rende compte. Un voyage bien plus que musical vu que c’est tout un univers qu’on découvre, ou qu’on redécouvre grâce aux Gus Gus.
Anticonformiste et dérangé. Passionné d'art, de littérature, de philosophie et surtout de musique.