Lors de la cousinade organisée par mon beau-père Jeanny (voir ici), nous avons fait connaissance avec cousin Jacques. Par un hasard plutôt sympathique, celui-ci pratique une activité très originale à quelques km du village où ma propre famille passe des vacances depuis plusieurs générations. Et coup d'bol, c'est là que nous nous rendons pour quelques jours dès le lendemain de la fiesta !
Fin juillet, nous (+ mon oncle) retrouvons donc cousin Jacques sur L'Ile D'Oléron pour assister à une séance de baguage d'oiseaux.
Cela fait 40 ans que cet ancien prof bague les oiseaux. Au début des années 70, il accompagnait souvent un pote "bagueux" (ce n'est pas très glamour comme terme, mais c'est bien comme cela que l'on doit dire) pour des parties de chasse. Du coup, cousin Jacques s'est laissé tenter et a fait des stages un peu partout en France pour connaître les espèces. A l'époque, on comptait 1000 bagueux dans l'hexagone qui recensaient carrément toutes les espèces. Maintenant c'est 250 bagueux pour 60 espèces.
Jacques est bénévole (mais il paie les filets et l'essence pour sa voiture, pas cool) pour le CRBPO (centre de recherche par le bagage des populations d'oiseaux) du muséum national d'histoire naturelle (le site web, c'est là). Le but ? Etudier l'évolution d'une population d'oiseaux, et leur migration.
Pour ce test, je vais me la jouer paresseuse et je laisserai pas mal la parole à cousin Jacques à travers plusieurs films. Mais, hé ho hein, c'est lui le spécialiste, pas moi. Alors bon!
1ère étape : capturer (provisoirement !) des oiseaux
Cousin Jacques part à la fraîche dès 8h du mat' poser des filets en plusieurs endroits. Il les place parallèlement à une haie histoire de couper le chemin aux oiseaux qui eux se déplacent perpendiculairement. Puis toutes les 1/2h jusqu'au soir, il passe voir si des volatiles sont pris. Il fait donc un nombre incalculable de fois le même circuit qui passe par les différents points de capture. Il n'a pas intérêt à en zapper un sous peine de retrouver un malheureux piaf grillé par la chaleur !
Pas de chance, nous tombons un jour où il n'y a pas bésef de prises. Parfois c'est Byzance, parfois c'est que d'chic. Mais l'essentiel est qu'il y en est au moins 1 pour faire la démo ! Les tourterelles viennent picorer des graines jusqu'à la moisson, et cette année celles-ci ont 3 semaines d'avance. Alors forcément...
Sur un premier lieu, un seul petit merle complètement emberlificoté dans un filet adapté à la base aux grands oiseaux style tourterelles. Ah ça, cousin Jacques n'aime pas du tout ! Mais il arrive à le dégager tout en douceur :
Sur un deuxième lieu, c'est un pinson, une femelle déjà baguée (ça arrive, cette année cousin Jacques a récupéré un oiseau qu'il avait bagué en 2001) qui s'est faite attraper. Plus facile à récupérer que le petit merle précédent (voir le 4ème film pour l'explication sur la "plaque incubatrice")... :
Autre façon d'attraper des oiseaux : la cage-piège. C'est comme dans les dessins animés : la bestiole est attirée par des graines placées dans la cage, et zimmm la porte se referme derrière elle. Mais il ne faudrait pas qu'un sanglier vienne mettre le bazar là-dedans en voulant chourer les graines. L'enclos est hérissé de plein de pointes de clous rouillés bien dissuasifs... :
2ème étape : le baguage et l'observation
Pour chaque oiseau capturé, cousin Jacques procède sans attendre à toute une série de manips. Je vous fais un résumé mais c'est mieux de visionner le film plus bas (car je ne vous dis pas tout, héhé !)
Tout d'abord cousin Jacques détermine si c'est un jeune ou un adulte, un mâle ou une femelle. Il a quelques astuces. Par exemple, une tache sur le larynx du merle ou si l'iris d'une fauvette est gris, c'est un jeune à coup sûr.
Puis il choisit une taille de bague métallique adaptée et la fixe avec une pince à une patte de l'oiseau. Chacune est hyper légère, et a son propre code pour chaque espèce gravé dessus. Un bon flicage discret en règle !
Ensuite, cousin Jacques doit prendre diverses mesures (l'aile au repos, les rectrices = plumes de la queue, le bec, le tarse). En fait, certaines sont tellement évidentes qu'il les connait par coeur, donc pas la peine de s'acharner trop longtemps la-dessus. Puis il pèse l'oiseau. Et comme bien évidement un oiseau posé sur une surface peut s'envoler, on oublie la bonne vieille balance Roberval ! Il est placé dans un sachet qui lui-même pendouille à un bidule qui indique le poids. Et enfin, cousin Jacques regarde si l'oiseau planque du gras dans le petit creux sous son jabot (il lui souffle dessus pour le dégager) : si son adiposité est importante, c'est qu'il va migrer sous peu ou que c'est une femelle qui va couver (une réserve d'énergie, même les piafettes n'échappent pas à l'équivalent de notre cellulite en quelque sorte !)
Le tout est noté sur un listing à la date du jour, et l'oiseau est relâché.
... Et donc, tout est à voir ici (avec le merle du premier piège en vedette), avec des anecdotes en prime à partir des 3/4 du film :
Pour les retraités c'est tout de même mieux que de rester avachi devant "les feux de l'amour" ou de se taper la 200ème partie de scrabble de la journée, non ? Les actifs sont les bienvenus aussi bien sûr !
----------
Bonus
Birds Dessinés (c'est ici), un site pour le moins original : il permet de créer ses propres comics strips en 3 cases avec 2 oiseaux qui jacassent.
Cliquez sur l'onglet "Créez vos BirdsDessinés". Il suffit ensuite de choisir la trombignole de chaque oiseau et le type de bulle qui va bien en faisant simplement glisser sur une BD vierge. Puis d'écrire le texte dans les bulles. Et voilà, fastoche ! Ensuite, on peut télécharger son oeuvre, et même (mais là à condition de s'inscrire sur le site) la publier sur leur site.
Voilà ma petite production perso (cliquez dessus pour agrandir). Je ne sais pas pourquoi, c'est le prénom Bob qui m'est venu immédiatement en tête.