[Critique] FRIGHT NIGHT (3D) de Craig Gillepsie

Le vampire est revenu à la mode. Du petit au grand écran, jusqu’à la littérature pour ados, le vampirisme est LE thème à succès de ces dernières années, trouvant un second souffle dans l’édulcoration de la sauvagerie qui lui été initialement associée. Marti Noxon, qui à l’époque scénarisait les épisodes de Buffy la chasseuse de vampires, s’est retrouvée- avec ce remake de Vampires, vous avez dit vampires ? (1985) face à un double challenge: faire du neuf avec du vieux, sur un marché ultra saturé. Au final, son Fright Night, filmé par un Gillepsie très à l’aise niveau 3D, est un croisement de plusieurs époques, œuvre hybride convenablement fun et innovante. Un True Blood très années 2000, avec ses personnages geeks de l’Amérique profonde (ici, les habitants de Vegas, ville-spectacle luxueuse et paumée en plein désert) et son mix sexe et sang anti Edward & Bella, qui rencontre l’esprit kitch des eigthies.
Sur une histoire qui préfère soigner ses effets visuels que ses effets … de surprise (le héros sait dès le départ que Jerry, son voisin, est un méchant monstre sanguinaire), Gillepsie bâtit un film ludique et sans prétention, clairement destiné à un public post ado, fatigué des niaiseries de Twilight. Pour cela, il embarque avec lui des acteurs à la popularité grandissante : les poids lourds Colin Farrell (convaincant en créature affamée) et Toni Colette d’un côté, les petits nouveaux mais talentueux Anton Yelchin et Imogen Poots de l’autre. Tout du long, le but poursuivi par le cinéaste est clair : contrecarrer les attentes. Le geek cache un héros, la bimbo blonde une midinette sensible, le voisin beau gosse une abomination des enfers. Le film, quant à lui, suit à la lettre ce credo : sous ses allures très sérieuses, il se fout in fine de tout le monde.