C’est l’histoire d’une femme qui avait loupée sa vocation. Elle aurait dû être prêtre, mais pas de bol, dans sa religion qu’elle porte en drapeau, c’est interdit. Elle se rabattit donc sur une place de « chef de file du mouvement de rechristianisation de la France », adoubée en cela par le chef de la multinationale vaticane. Et lança un parti pour cela le « Parti chrétien-démocrate »...
Après avoir brandi une bible dans l’hémicycle de l’assemblée nationale (ce qui lui valu pas mal de railleries fort méritées, avouons le), et choisi d’avoir à l’époque le look de la mégère acariâtre ayant épousée son cousin germain (ce qui est le cas pour le cousin, mais ça je m’en fous). Mauvais point, même si, épaulée par l’extrême droite et les mouvements « pro vie » (autrement dit les mouvements anti avortement) elle avait réussi le coup de faire monter à Paris pas mal de monde pour faire une manifestation contre le PACS (avec l’argent de grands patrons, du Vatican et de ses moyens de députée à l’époque, n’en doutons pas). Tout comme il ne faut pas douter du fait que cette femme est bien à la tête d’une association anti avortement qui a fait régulièrement des acte d’une brutalité sans nom (attaque de maternité et centre IVG, menaces, etc…). Mais que cela, personne ne le rappelle quand ils invitent la « nouvelle Christine Boutin » sur leurs plateaux télévisés ou autres. Oui, clairement, là ou la haineuse raciste Le Pen à le droit à un traitement en dédiabolisation (comme souvent en période de crise, les médias tenus par la bourgeoisie aident l’extrême droite), Boutin passe pour une nana sympa, cool, fraîche. Tout comme les 80 connards qui ont signés l’appel contre l’étude de genre à l’école ou les 113 crétins. Et oui : quand on met une robe au diable les démons semblent sexy comme disaient un mec dans le métro l’autre jour.
Oui voilà donc la nouvelle Boutin. Nouveau look, affinée (oui pour moins faire mégère), recoiffée, phrasée posé, une vraie Ségolène Royal. Tout sourire et blagues potaches. Seulement, il suffit de lire son programme et de l’écouter attentivement pour se rendre compte que c’est toujours la même viande rance qu’on cherche à caser, avec une nouvelle sauce.
J’en veux pour exemple ces affiches contre « les gender studies » à l’école. Déjà, rappelons qu’il n’est pas question que cela soit étudié, mais bien que l’on parle du genre à des élèves de première (croyez pas que c’est un peu tard ?)… Et bien non, peur de rien la Boutin : voilà qu’elle nous sort deux affiches qui reprennent et détournent, tenez vous bien, des textes de Kipling et Beauvoir ! Deux de ses ennemis idéologiques ! Elle n’a peur de rien la mère Boutin ….
Je vous laisse découvrir ces affiches par vous-même sur le site de la folle de dieu : http://www.boutin2012.fr/
Et vous noterez au passage qu’elle parle de « théorie du gender » (en anglais dans le texte pour laisser entendre que c’est une attaque de l’étranger !) plutôt que du genre…
Car il convient de ne pas nous tromper. Boutin est tout aussi dangereuse que les ayatollahs et autres tarés de dieu. Leur foi « guide leur vie » comme ils le disent. Autrement dit : le dogme qu’il honore doit l’être par tous car il est le seul vrai. Boutin n’est pas une simple « catholique qui s’affiche ». Elle est la porte parole de l’église catholique et là en mission pour elle. C’est écrit en toute lettre ici.
Cette femme est dangereuse, pour ce qu’elle représente, soutient, aime et est (et parce qu’elle a épousée son cousin germain me souffle un ami qui souhaite la perpétuation de l’espèce). Son nouveau look semble séduire les journalistes, mais aussi une partie de la population qui la pense « hors système » ou « proche des idées humanistes de gauche ». Non, Christine Boutin est avant tout une servante de l’église catholique, rêvant d’une théocratie et d’un « ordre moral naturel » autrement dit biblique.
Elle est une ennemie philosophique et de classe pour toute personne souhaitant combattre le mystique de bazar (qui sert avant tout les riches) et ouvrir la voie de la raison émancipatrice du peuple.
Certains font de la haine de l’islam un fond de commerce (pas Boutin qui préfèrera toujours un croyant, même musulman, soumis à son dieu plutôt qu’un athée). Mais n’oublions pas que les culs bénits à crois ou à étoiles (ou autreà) ne sont pas moins dangereux ! La religion est l'anti pauvre, elle est là pour les asservir, point.
Ni dieu, ni maître !