Ah qu'elle est salvatrice, l'absence de politiquement correct dans le nouveau spectacle de Bénureau ! Ah qu'ils sont savoureux ces odieux personnages, énervés, énervants, tordus, pervers, moches, intéressés, grossiers, obsédés, alcooliques, et j'en passe...
Qu'il est infect ce nouvel ambassadeur de France en Lybie, expliquant aux autochtones qu'on va leur prendre leur pétrole en échange d'un parapluie nucléaire, qu'ils seraient bien aimables d'arrêter de prier à quatre pattes parce que "ça fait peur" et de se mettre à picoler à la place... Qu'il est contrarié cet homme pratiquant l'onanisme au bureau en pensant à sa collègue qui le surprend en pleine action ! Qu'il est improbable ce boucher qui se maquille ! Qu'elle est cinglante (et sans mentir à pleurer de rire) cette étude comparative des gens de droite et de gauche ! Qu'il est cruel de se moquer de ce chanteur d'opéra qui n'a plus de voix pour cause de cancer attrappé à Fukushima lors d'un concert !
Mais Dieu que tout cela fait du bien ! Que c'est drôle ! Qu'il est bon de quitter l'humour aseptisé des plateaux télé ! Qu'il est appréciable, enfin, de retrouver de véritables sketches lorque tant d'autres ont cédé à la mode du stand up !
Remercions Didier Bénureau de sa plume incisive, toujours cash, parfois trash, rarement facile (deux ou trois passages cependant...), dépeignant avec talent les aspects les moins glorieux de l'être humain et de la société. Si le spectacle est encore en rodage, il devrait rapidement devenir un petit bijou d'impertinence et d'humour noir.
A voir au Splendid jusqu'au 7 janvier.