RENAN APRESKI : Graoulliennes, Graoulliens, amical bonjour de la pointe Bretagne ! Les États-Unis d’Amérique ont commémoré les attentats du 11 septembre 2001, jour qui restera durablement dans les mémoires de ceux qui l’ont vécu ; n’est-ce pas, monsieur le premier ministre ?

R.A. : Hum ! Merci, monsieur Fillon… Serge Dassault, vous vous souvenez de ce que vous faisiez, le 11 septembre 2001 ?

R.A. : En effet ! Voyons maintenant les deux gérontes de la République, Jacques Chirac et Valéry Giscard d’Estaing ; messieurs, que faisiez-vous le 11 septembre 2001 ?

R.A. : Calmez-vous, monsieur Chirac, ce n’est pas un interrogatoire !
J.C. : Ah, pardon, excusez-moi, l’habitude… Le 11 septembre de quelle année, vous dites ? Non parce que, à mon âge, vous savez ce que c’est…

J.C. : Valéry, on t’a pas sonné ! D’toute façon, toi non plus, on t’a pas vu souvent au tribunal !
V.G.E. : Oui, mais moi, je n’avais rien à me reprocher !
J.C. : Mais bien sûr ! Alors, m’sieur Apreski, l’année ?
R.A. : 2001, monsieur Chirac, le 11 septembre 2001 !
J.C. : 2001 ? J’étais déjà en retraite, à ce moment-là, non ?
R.A. : Je ne crois pas, vous étiez président de la République !
J.C. : Ah oui, c’est vrai ! Alors j’étais en préretraite ! Maintenant, aidez-moi un peu… C’était pas le jour où je m’étais prononcé contre la guerre en Irak ?
R.A. : Non, la guerre en Irak, c’était après !
J.C. : Ah bon ! Alors, rien !
R.A. : Pardon ?
J.C. : Je réponds à la question que vous m’avez posée ! Vous m’avez demandé ce que je faisais le 11 septembre 2001, et bien je vous réponds : rien ! Comme la veille et comme le lendemain, comme chaque journée passée à l’Élysée pendant mes douze ans passés là-bas ! Vous n’allez pas me dire que ça vous surprend, non ?
R.A. : Attendez, monsieur Chirac, on était à huit mois des présidentielles ! Vous prépariez au moins votre campagne, non ?
J.C. : Pourquoi faire ? Y a des conseillers en communication, pour ça ! D’ailleurs, je me souviens d’un truc, c’est qu’à cette époque, il m’avait demandé d’aller à New York, où y s’était passé un truc, mais je ne sais plus trop quoi ; je me souviens juste que c’était assez grave, et qu’il y avait plein de ruines…
V.G.E. : Mais quel comédien, mais quel comédien !
J.C. : En politique, mieux vaut être comédien qu’accordéoniste !
R.A. : Et vous, monsieur Giscard d’Estaing, que faisiez-vous le 11 septembre 2001 ?
V.G.E. : Voyez-vous, je me souviens parfaitement ce l’intense activité que je menais, moi, lors de ce jour tragique pour nos amis d’Outre-Atlantique ! Il faut dire que moi, je n’ai pas la mémoire grillée au point d’avoir oublié que j’ai été président de la République !
J.C. : C’est vrai, tu te souviens que tu as été président…mais nous, non !
V.G.E. : Peuh ! Crétin ! Bon : le 11 septembre 2001, voyez-vous, je présidais une session du conseil régional d’Auvergne…
J.C. : …dont les Auvergnats t’ont viré trois ans plus tard, on sait !
V.G.E. : Ne m’interrompez pas, Jacques ! À la suite de quoi, je me suis remis à l’ouvrage pour avancer dans la rédaction du traité constitutionnel européen…
J.C. : …que les Français ont rejeté quatre ans plus tard, n’est-ce pas ?
V.G.E. : Mais non d’un chien, ça, c’était votre faute ! Et après, comme j’avais un peu de temps, j’ai commencé l’écriture d’un petit roman, « La princesse et le président »…
J.C. : …qui a fait un bide dans les librairies !
V.G.E. : Jacques, vous me faites chier !
J.C. : Pourquoi, Valéry ? On commémore l’effondrement de deux monuments américains, on peut bien commémorer celui de trois monuments giscardiens, non ?
R.A. : Bon ben merci, messieurs ! Jean-Marie Le Pen, que faisiez-vous le 11 septembre 2001 ?

R.A. : Oui, on sait, oui ! Et vous, Bob Siné, vous vous souvenez de ce que vous faisiez le 11 septembre 2001 ?

R.A. : C’est sûr… Et vous, Frank Ribéry ?

R.A. : En 2001, Franck.
F.R. : Heu… C’était quel jour ?
R.A. : Ben le 11, voyons !
F.R. : Heu… C’était quel mois ?
R.A. : Rôôôh… Septembre !
F.R. : Ah, c’était la rentrée ! Heu… J’avais quel âge, déjà ?
R.A. : Pffff… Dix-huit ans.
F.R. : Ah ouais ! Alors j’étais rentré en sixième, à l’époque !
R.A. : En sixième ? À Dix-huit ans ?
F.R. : Ouais, c’est super ! Depuis le temps, personne n’y croyait, que j’arriverais à rentrer au collège, ben j’l’ai fait ! Et donc, j’ai su quand chuis sorti de classe.
R.A. : Et qu’est-ce que vous avez ressenti ?
F.R. : Hein ?
R.A. : Bon, c’est ma faute… Ça vous a fait quoi, de savoir ça ?
F.R. : Bah rien, je savais même pas qu’elles existaient, les deux tous ! Hé, à propos, tu te rappelles où ça s’était passé, toi ? Parce que moi, hein, la géo…
R.A. : Laissez tomber ! Bon, maintenant, Johnny, le mot de la fin ?

R.A. : Judicieuse mesure ! Allez, kenavo !