La rubrique média du Canard enchaîné est un plaisir hebdomadaire dont il ne faut pas se priver. Cette semaine, à la page 5, intitulée à juste titre "Canardages", Louis Colvert évoque une bizarre histoire d'auto-censure de l'histoire de France par la pub. Le magazine Géo Histoire (groupe Prisma, filiale du groupe allemand Gruner + Jahr) aurait évoqué, dans son numéro de septembre consacré à "La France sous l'Occupation", la collaboration des chefs d'entreprises françaises avec les nazis : "Quand la guerre rimait avec affaires...". Evidemment, cette histoire, on peut vouloir l'oublier : Boussac, Berliet, Francolor (fournisseur du gaz Zyklon B), Renault, Vuitton, RMC, la Société générale... Selon Louis Colvert, ces braves français, qui s'entendaient si bien avec les nazis, n'étaient pas oubliés par cet article. Selon Colvert, la régie publicitaire de Prisma a demandé que l'on retire cet article parce qu'il aurait pu fâcher de grands annonceurs et détourner leurs investissements publicitaires de ses titres.
Je crois au contraire qu'il ne faut pas oublier cette tranche d'histoire économique et que tout ceci devrait figurer en bonne place dans les manuels d'histoire, précédé de l'adresse du Général De Gaulle aux dits chefs d'entreprise : "Je ne vous ai pas beaucoup vus à Londres", adresse qui introduisait l'article supprimé...
"Le Canard enchaîné", mercredi 14 septembre 2011, p. 5.