Il n'y a plus de petites équipes...sauf pour l'IRB

Publié le 16 septembre 2011 par Ansolo

Plusieurs anciens joueurs internationaux (Franck Bunce et Pat Lam notamment) se sont publiquement émus de la façon dont le calendrier de la Coupe du Monde a été établi. Force est effectivement de constater que celui-ci fait la part belle aux équipes les plus fortes, au détriment des nations dites "mineures" de l'échiquier ovale international.

Ainsi, les Japonais, qui ont affronté la France samedi, rencontrent-ils ce jour les Néo-Zélandais, avec un jour de repos de moins que leurs adversaires. Mais que dire des Canadiens et des Tongiens qui ont disputé mercredi leur match ? Les Tongiens ont eu 4 jours de repos après leur défaite contre les Blacks et les Canadiens auront 3 journées seulement pour souffler avant de jouer la France et quatre jours entre leur rencontre face au Japon et celle qui les opposera à la Nouvelle-Zélande.

On pourrait continuer longuement à énumérer les cas de matchs disputés à moins de cinq jours d'intervalle. Le point comment entre eux ? Ils ne concernent pas, sauf rares exceptions, les nations majeures.

Alors que l'IRB nous berce de ses discours sur la promotion du rugby dans les pays où il est encore un sport mineur, ou sur l'aide au développement, il serait bon qu'elle commence par faire ce qui peut apparaître comme des gestes symboliques mais qui témoigneraient vraiment de l'attention qu'elle porte aux "petites nations".

Il ne faut certes pas être naïf. Ainsi, la programmation des matchs de poule de la France et de l'Angleterre, en wek-end et jamais avant 7h du matin, répond à des impératifs commerciaux, ces deux pays étant des places fortes de l'économie du rugby. Idem pour le pays hôte, qui dispute ses rencontres en "prime time" (heure locale) ou le dimanche après-midi (idem).

Néanmoins, il est déjà difficile de prétendre que la Coupe du monde est autre chose qu'une compétition à six ou sept équipes entrecoupée de matchs de préparations. Instaurer un peu plus de justice sportive ne serait donc pas un luxe. Même si cela impliquerait de se lever un peu plus tôt pour assister aux exploits de nos équipes favorites. Et que l'IRB ne se défausse pas sur WRC, la société privée chargée de superviser l'organisation de la compétition. Car elle est la première bénéficiaire des bénéfices tirés de la Coupe du monde, tant sur le plan sportif que financier.