Documenter La Peur

Je parviens à comprendre comment en arrive des impuissants à vouloir faire exploser des tours jumelles pour attirer l'attention.
Je ne dis pas que je les approuve, c'est lâche et impossible à accepter de tuer des innocents.
Mais je comprends leur rage. Pour eux c'est le 11 septembre 24 fois par année.
Mais cette semaine j'ai resenti cette impuissance plusieurs fois.
Tout d'abord ce cochon de policier qui a aggripé une jeune fille pour lui faire un Special Zdeno Chara. Je ne l'ai vu que de mon salon et j'étais tendu comme une barre. Barre de métal qui, si je l'avais eue entre les mains et si j'avais été sur les lieux le soir de son abus de pouvoir, aurait fait de moi un criminel. Je vous jure quand j'ai vu les image dans le salon j'en avais les larmes aux yeux de rage. Si quelqu'un me pilait sur le pied à ce moment précis, je ne sais pas ce que j'aurais fait. Faut dire que Bell joue avec mes nerfs en me débranchant aux deux jours. Faut dire aussi que je me place rarement du côté des policiers aussi, trop rebelle pour ça. Et je connais trop d'imbéciles dans les forces de l'ordre. Ils ne le sont heureusement pas tous mais traiter l'insolence comme l'a fait cet agent aux cheveux argent la semaine dernière mérite la correction de sa vie. Tu veux jouer au tough? Pick someone your size eunuque!
Ce qui m'enrage le plus c'est que c'est un intouchable. Il ne lui arrivera jamais rien. Il n'arrive jamais rien aux cochons. Surtout pas quand on fait l'insolent. Ils sont protégés par la confrérie et bien qu'ils tenteront de vous faire croire que le plouc est puni, ce sera toujours vous les impuissants. Toujours. Y a trop de policiers qui se font baiser, quand c'est payback time il n'y a qu'une justice: la leur.
Puis il y a eu ce journaliste qui a agressé le mari de Diane Grégoire à sa sortie de voiture pour lui demander ses impressions sur les fouilles pour peut-être retrouver le cadavre de madame. Le gars a dit un clair "pas de commentaires". Il avait même toute l'attitude de l'assassin cerné. Le journaliste l'a quand même harcelé jusqu'à sa porte. Le mari pouvait-il le slugger? L'Écraser comme le lèche-microbe qu'il est? Si il est innocent (ce que je doute), j'y voyais un viol. Un fier viol sur la vraie télé.
Ailleurs, le rapport anti-collusion de Ducheneau nous as offert un état des lieux. Rien que les gens moindrement curieux ne savaient pas déjà. 45 recommandations réalisables assez rapidement et assez facilement. Mais les rouges de Charrogne ne veulent pas mordre la main qui les nourrit (les bleus aussi d'ailleurs) et font tout pour faire dérailler le train. Tout d'abord en voulant ABSOLUMENT que tous les policiers affectés à l'enquête deviennent des fonctionnaires (!?!) une manière pas hyper subtile de les tasser (7 des 10 ont préféré démissionner) et de garder le contrôle de l'information.
LÂCHES! LÂCHES! TRIPLES LÂCHES!!!!!!!
C'est la peur qui se documente sous nos yeux en ce moment. La peur d'un gouvernement de mettre complètement à jour ce que l'on sait déjà. La peur de la mafia pour à peu près tout le monde. Vous croyez qu'ils versent des larmes les démissionnaires? Ils sont beaucoup trop contents d'avoir une bonne raison de lever les voiles. Je les connais les techniques des gens de la mafia, j'habite parmis eux. Un coup de téléphone. Pas besoin d'aller au bout de ses idées:
"Ouin...ta fille...Alicia...Nice little girl..." et il raccroche.
Pas besoin de verbe. Le reste laissé à l'imagination, aux cauchemars et à cette drôle de voiture qui ralentit devant votre maison. Vous croyez qu'ils le veulent ce coup de téléphone? Duchesneau doit être tellement content de pouvoir fuir à toutes jambes. "Je n'ai nommé personne je n'ai fait qu'un diagramme de l'inceste et proposé 45 remèdes" pourrait-il dire en quittant au pas de course.
La peur.
La télé pense frapper fort en allant interviewer les travailleurs sur les chantiers tôt le matin...Vous n'avez rien compris les journaleux? Pensez qu'ils vont vous parler? Ce ne sont pas eux! c'est bien plus haut! Dans les génie-conseils(bientôt rebaptisé génie-collusioneur), chez les promoteurs (dont on changera bientôt le nom pour crosseurs) et surtout chez les élus (qui sont au degré zéro de la confiance chez les électeurs) où on sait tout mais où on est volontairement aveugle.
La peur je vous dis.
Dans 15-20 ans nos enfants regarderont ces années en nous pointant du doigt et en disant "Regarde comme ils avaient peur!"
C'est désespérant. Il n'y en aura pas de commission d'enquête sur le milieu de la construction. Ils vont aller de l'avant avec les gaz de schiste. Ils vont démissionner les uns après les autres et boire le vin divin de la corruption organisée à notre santé. Avec notre blé.
Il faudra quoi? deux viaducs qui tombent en même temps? Des morts? Des avions?
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Au niveau personnel j'ai aussi documenté encore la peur davantage hier.
La belle et moi avons fait notre second voyage au centre-ville pour des mammographies. Je déteste cette expérience et ne la souhaite à personne. On s'y rend tendu comme c'est pas permis, on se chicane sur des conneries comme "C'est pas une power bar mais bien une rallonge" (C'était ni l'une ni l'autre c'était une rallonge multi-tête) . Mais au fond ce qu'on se dit c'est "Ne meurs jamais avant moi".
Quand je la laisse coin Sherbrooke et MacKay je vais me stationner et vais la rejoindre quelques minutes plus tard. La première fois c'étais pareil, le temps que je revienne, elle était déjà partie de la salle d'attente.

Quelle
Impression
Désagréable.
Frissons les deux fois.
Personne n'a le droit de me l'enlever ainsi. Pas même momentanément. Pas même un potentiel sauveur.
Je suis maintenu dans l'ignorance pendant deux heures et chaque fois j'ai trop d'imagination, je panique un peu. Il n'y a presque pas de gars. Hier, il y avait cet italien qui était un véritable cliché. Il reniflait, bougeait sans cesse, a même échappé ses dents, a fait sonner son téléphone au moins 14 fois. Sa sonnerie? une chanson dont la première ligne est "Hey enculo!"
Chic.
Et bien sur il ne parle pas dans son téléphone, il hurle.
Insupportable attente.

La belle n'a rien. La premìère fois on s'est inquiété, aujourd'hui on nous dit que tout est beau.
Reviens dans un an, pas avant.
Amuses toi entre les deux.
On a eu peur.
Ça va mieux.
Le Québec a peur
Quand ira-t-il mieux?