- Le synopsis :
Une trêve troublée s’est installée entre les thanes des lignées du vrai sang. À présent qu’un nouvel hiver s’annonce, les armées de la Route Noire ont repris le chemin du sud, quittant les terres où elles furent exilées, au-delà du Val des Pierres. Pour certains, la guerre n’apportera qu’une mort rapide et violente. D’autres ne connaîtront jamais le tumulte des épées qui s’entrechoquent, ni les champs jonchés de cadavres. Pour ceux-là, la guerre n’est qu’un excellent moyen de favoriser leurs ambitions. Qu’ils se hâtent, car bientôt les ténèbres qui descendent sur le monde les engloutiront, comme les autres.
Car, tandis que la tempête des batailles fait rage, un homme s’engage sur un chemin solitaire, une voie qui éveillera un terrible pouvoir en lui. Son héritage sera un héritage de sang.
- Mes impressions :
Comme le dit si bien Phooka dans sa chronique du tome 2, Un Monde Sans Dieux est une trilogie difficile. Difficile parce que la lecture est exigeante, qu’elle nécessite une réelle concentration. On ne commence pas ce livre à la légère, un peu comme lorsqu’on se plonge dans l’univers de Tolkien par exemple. Car l’une des qualités indéniables d’Un Hiver de Sang, c’est son univers très recherché, avec ses propres coutumes, sa propre religion, son vocabulaire, son mode de gouvernement, etc. J’ai d’ailleurs adoré les débuts de chapitre (malheureusement il n’y en a que quatre…), qui nous racontent un bout de l’histoire de ce monde et nous donnent un aperçu de ses mythes et de ses croyances.
Elle leur parla du Livre des vies, […] et des histoires qu’il lisait dans ses pages ; des histoires qui sont celles de toutes les vies qui furent et qui seront un jour. Ces histoires, elle les appela la Route Noire, car elles sont le chemin fatidique qui mène de la naissance à la mort et sur lequel nous cheminons tous.
Malheureusement, c’est aussi l’un des défauts de ce premier tome : il faut un certain temps avant de réussir à s’imprégner entièrement de l’univers du livre, ce qui rend les débuts un peu laborieux. J’ai par exemple eu beaucoup de mal avec les noms des personnages, de surcroit assez nombreux : j’ai pas mal buté sur certains, avec quelques difficultés à ne pas les mélanger.
J’ai eu aussi l’impression que l’auteur, dans sa volonté de nous décrire un monde et ses mythes, avait mis un peu trop de détachement et d’objectivité dans l’écriture. J’ai pensé à certains moments que le récit manquait d’émotions. Par exemple pour l’une des batailles vers le début du livre : je l’ai trouvé très bien décrite, mais j’ai eu l’impression d’être spectatrice, alors que j’aurai aimé ressentir tout ce qu’un simple soldat ou encore un général pouvait éprouver à ce moment là. Après réflexion, je pense que le but (peut-être inconscient) de l’auteur était de retranscrire le mode de pensée des lignées de la Route Noire : implacables, froides et précises dans leurs attaques. Heureusement, ces petits détails se sont estompés par la suite pour ne plus devenir qu’un mauvais souvenir, et je me suis alors totalement prise aux jeux de pouvoir décrits par l’auteur.
Le livre m’a d’ailleurs un peu fait penser au Trône de Fer : on y trouve peu de magie (du moins pour l’instant), et même si l’intrigue est très différente, on a des similitudes dans la narration et le développement des personnages. En effet, il y a très peu de manichéisme dans ce livre : on alterne entre les différents points de vue des nombreux personnages, qui sont tous fouillés et vraiment convaincants. On peut donc considérer une même situation vue par les différents protagonistes qui sont pris dans ces luttes de pouvoir : les lignées du Vrai Sang, les lignées de la Route Noire, les kyrinins, les na’kyrim, les inkallims… Sachant que des luttes internes à chaque lignée et à chaque race se font jour au fur et à mesure qu’on avance dans la lecture.
J’ai aussi pensé au Trône de Fer parce que la lutte de pouvoir est fortement ancrée dans les esprits de chaque lignée, que la haine et la vengeance sont au cœur du problème… et que l’histoire se déroule en hiver !
L’ennemi de ma lignée est mon ennemi. Mon ennemi est l’ennemi de ma lignée. Jusqu’à la mort.
Il faut souligner aussi que ce monde sans dieux est un monde dur et violent (normal en temps de guerre, me direz-vous) : l’auteur n’est pas tendre avec ses personnages et leur fait subir des épreuves allant de la trahison à la blessure grave, voire à la mort ou à la perte d’un être cher. En tout cas, j’ai apprécié la plupart des personnages et j’espère en apprendre un peu plus sur eux dans le prochain tome :)
Une dernière petite citation pour la route :
Le passé est comme un ver niché dans les entrailles du présent ; il ne fait que le corrompre.
- Ce qu’il faut retenir :
Un premier tome exigeant, qui demande un vrai investissement de la part du lecteur, mais dont la récompense est largement à la hauteur des efforts fournis ! Un univers recherché, empli de mythes et de croyances bien à lui, dans lequel nous suivons de nombreux personnages au gré des luttes de pouvoir et des désirs de vengeance. Un monde froid et violent, des batailles sanglantes, des personnages nombreux et fouillés, avec une alternance de point de vue entre les différents protagonistes participant au conflit : que demander de plus ?
La suite !!!
- Ma Note : 4/5
Lu dans le cadre du Challenge ABC Fantasy / Bit-Lit 2011 :
21/26
Et dans le cadre d'une lecture commune avec :Ceinwin - Plumeline - Vepug