Le premier débat entre les prétendants du PS à la succession du Lider Minimo est derrière nous. Cet exercice à peu près unique en France devait permettre aux 6 candidats de décliner à leur manière un programme déjà élaboré, d’y ajouter une touche personnelle, d’y apporter la force de leurs convictions. Après presque 3 heures de présentation et d’échanges convenus, mon impression est un peu mitigée. Un seul personnage a crevé l’écran : David Pujadas pour le format de l’émission, impropre à un vrai débat, et la pertinence de ses questions, passant sans cesse à côté des vrais problèmes de société.
Autant le dire tout de suite, je suis resté un peu sur ma faim. Les favoris m’ont paru un peu en dedans. Ségolène lisait sa présentation en bafouillant, visiblement tendue, mais s’est libérée ensuite. Elle me semble manquer de sérénité et de spontanéité. Elle récite scolairement son discours et laisse transpirer sa soif de vengeance : elle n’a toujours pas digéré sa défaite de 2007 et ressasse. Martine fait le job. C’est sans passion excessive, sans surprise, c’est Martine… François est pugnace, et ne se laisse pas démonter par les questions. Pour un ancien flan, il a de la tenue, du corps, de la prestance, incontestablement une stature d’homme d’état. Jean-Michel, le seul non PS, entend montrer sa différence. Son accent chantant fait sourire. Il y a des idées nouvelles, comme le fédéralisme européen. C’est un peu brouillon mais sympathique, comme le Sud. Arnaud est vif, fait un constat lucide et propose purement une révolution à laquelle je ne suis pas loin d’adhérer. Enfin Manuel… Je me demande encore comment il peut se prévaloir d’une quelconque idée de gauche.
Seulement voilà : il manque cruellement d’étoffe, et s’il sort vainqueur de la primaire, on repart pour un tour avec notre nabot, ce qui n’est pas un seul instant envisageable… Donc ?
On va attendre le second débat.