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La métaphore oenologique (2) - les défauts du vin.

Par Daniel Sériot

   En conclusion de notre billet de la veille, les métaphores empruntent essentiellement au registre profane des considérations descriptives - qui se réfèrent au corporel et à l'anthropomorphisme - plutôt qu'au mystique quand bien même nous avons évoqué le rôle éminemment religieux du vin.

   Il en est de même pour caractériser les défauts du vin. Les commentaires de dégustation recèlent de termes  qui ont trait à la physiologie. Aussi trouve-t-on fluet, maigre, chétif, léger, ténu voire grêle.

   On en vient alors à se rappeler que le vin a une existence, qu'il peut être jeune, malingre en l'état, dans la pleine force de l'âge, mûr, et enfin vieilli. Il ne peut se soustraire de la créativité sémantique engendrée par une telle idéation : et il est des défauts que le vin acquiert avec l'âge... il peut être fatigué, exangue,  puis... mort. Paix à son âme.

   S'il fallait conclure sur le rapport étroit que l'expérience sensible nous accorde au cours de la dégustation d'un vin et la facilité avec laquelle notre esprit s'est accordé de métaphoriser à partir d'un domaine plus concret et plus compréhensible, celui de l'humain, nous pourrions rajouter les marques de la sexualité. Les allusions au corps féminins sont recurrentes. J'ai traité partiellement de cet aspect ICI, où il est question de cuisses, de jambes, de rondeurs...

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   Plus généralement, il est à observer une tendance égocentriste ( ou humaniste?) à vouloir désigner l'abstraction par ce qui appartient en propre à l'homme, au corps de l'homme : la tête de vis, le pied de biche, une main courante, les yeux de la vigne... le pied du verre!

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