« Monsieur STRAUSS-KAHN, êtes-vous heureux d’être de retour en France ?
- Très heureux, bien que je sois certainement plus en résidence surveillée (par les médias) ici, qu’aux Etats-Unis.
- Pourquoi avez-vous décidé de reprendre la parole aujourd’hui ?
- Pour dire à quel point je suis conscient du tort que j’ai fait à la gauche française, et au peuple français tout entier. En effet, j’avais décidé de présenter ma candidature aux primaires organisées par le Parti Socialiste, et je pense que, contrairement à la fois précédente, j’aurais été choisi par les sympathisants qui vont participer à cette élection. Ensuite, battre Nicolas SARKOZY n’aurait pas été un problème. Tous les socialistes et une grande partie de la gauche et surtout du centre auraient été derrière moi, et le Président actuel s’est fait tellement d’adversaires que, si même il avait été qualifié pour le second tour, il aurait été très largement battu par moi. Je ne peux plus me présenter aux primaires, techniquement parlant. Je pourrais être candidat à l’élection présidentielle, hors du processus retenu par le PS, en candidat libre si vous voulez, mais je n’aurais pas les voix des légitimistes et, je crois aussi, j’ai dû perdre beaucoup de mes soutiens féminins.
- Avez-vous envie encore de revenir en politique ?
- Oui, mais je ne puis le faire tout de suite bien qu’à mon sens aucun des candidats à la candidature à gauche n’ait vraiment la stature élyséenne. La chance qu’ils ont tous, c’est que tant d’électeurs ne veulent plus de SARKOZY. Les électeurs ne font pas non plus une confiance énorme à BAYROU, quant à Jean Louis BORLOO, je ne pense pas qu’il aille au bout de sa candidature.
- Quels sont vos pronostics alors ?
- Si François HOLLANDE est choisi aux primaires, il peut éventuellement battre Nicolas SARKOZY ou Marine LE PEN. Si le candidat de la gauche unie n’est pas HOLLANDE, le second tour risque d’opposer SARKOZY et LE PEN, et là je ne jure de rien, vu les positions UMP parfois tellement proches de celles du FN.
- Avez-vous conscience qui si la gauche ne gagnait pas en 2012, ce serait un peu de votre faute ?
- Je sais que si les choses avaient suivi un cours normal, j’aurais été élu. Je suis sûr aussi que si la gauche est battue, on essaiera de m’en faire porter le chapeau. Je n’aurai pas à mon sens fait perdre la gauche, mais je l’aurai peut-être freinée sur le chemin tout tracé de la victoire avec cette affaire du Sofitel comme on se plaît à l’appeler.
- Concernant ce qui s’est passé au Sofitel justement, pouvez-vous nous donner votre version des faits ?
- Ces événements étant encore dans les mains de la justice, je ne donnerai pas, aujourd’hui, d’explications plus détaillées. Je suis un homme, et je ne sais résister à toutes les tentations, certes, mais je n’ai jamais eu de gestes ou d’actions violentes.
- Et que répondez-vous à ceux qui vous reprochent de votre mode de vie parfois aussi bling bling que celui que vous avez pu reprocher à Nicolas SARKOZY, et qui, surtout, ne correspond pas à un homme de gauche ?
- Il est vrai qu’il y a eu étalage de sommes pharamineuses, mais c’est en partie la justice américaine qui en est la cause. Maintenant, il est vrai que mon épouse dispose d’une fortune qu’elle a mise à contribution pour défendre ma cause, mais qu’y puis-je ? Je ne vais pas le regretter. Par ailleurs, avoir de l’argent n’interdit pas d’avoir des idées de gauche, des convictions de gauche, et d’agir dans une optique sociale. Comme il y a des gens modestes à l’UMP ou au Front National, il y a des gens aisés à gauche.
- Monsieur STRAUSS KAHN, je vous remercie, je crois savoir que vous vous exprimerez bientôt à la télévision ?
- Oui, c’est prévu. Merci Madame."
(Interview totalement imaginaire)