Fondée par les portugais en 1549 (qui en firent la toute première capitale du Brésil), Salvador de Bahia a eu une histoire tourmentée, fortement marquée par l’esclavagisme noir. Les descendants d’esclaves sont très nombreux et le métissage omniprésent, faisant corps avec cette ville multiculturelle, empreinte d’un charme folklorique unique. Ville côtière du Nordeste, sa progression démographique a été spectaculaire : les bahianais seraient aujourd’hui près de 2 900 000 (contre 340 000 en 1948).
Ce développement peut en partie être expliqué par la douceur de vivre de Salvador, facteur principal de son rayonnement touristique. Climat agréable, plages superbes (le littoral nord en particulier) et grande richesse culturelle, que demander de plus ? Des traditions animées et pittoresques bien sûr, dont dispose Salvador de Bahia ! La ville organise chaque année le plus grand carnaval populaire de rue du monde (selon le Guinness Book) ; un événement coloré qui contribue à son image de ville la plus festive du Brésil. Les brésiliens préféreraient d’ailleurs ce carnaval à celui de Rio de Janeiro (qui séduit davantage les touristes étrangers)…
Salvador abrite dans sa partie haute un véritable joyau colonial : un quartier vieux de 500 ans, classé au Patrimoine Mondial de l’humanité par l’UNESCO en 1985 (Le Pelourinho). Ce centre historique, remarquable pour ses églises baroques, voit défiler quotidiennement des orchestres locaux et est très apprécié des touristes (notamment des européens).
L’ambiance chaleureuse et authentique de « La capital da alegria » n’est pas la seule raison de son succès. Longtemps cité commerciale du fait de sa situation géographique privilégiée, Salvador entrevoit d’autres horizons. Le secteur tertiaire a bien entendu pris du poids grâce au tourisme et à l’administration (ce qui contraste avec le passé de la ville), mais la métropole du Nordeste cache d’autres facettes. L’industrie de pointe apparaît (pétrochimie entre autres). Des usines se construisent ainsi que des ateliers d’assemblage. On peut citer par exemple celui du constructeur automobile Ford…
Les ruraux affluent, curieux de découvrir un autre secteur que l’agriculture ; la montée industrielle joue un rôle dans l’explosion démographique et des bidonvilles se créent. Des problèmes sécuritaires naissent (la criminalité a augmenté ces dernières années) mais Salvador demeure beaucoup plus sûre que Sao Paulo, à 2 heures d’avion de là.
Le visage de la ville basse a changé avec l’apparition des gratte-ciels et des quartiers résidentiels : la modernisation est lancée, bien que les habitants se battent pour sauvegarder leur patrimoine. Certains s’insurgent de la destruction future de quartiers anciens, jugés dangereux car insalubres.
Malgré tout, l’attraction qu’exerce Salvador reste intacte. Et les fleurons de son passé mouvementé subsistent…Salvador de Bahia est bel et bien cité d’histoire et cité d’avenir !
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