Je participais ce vendredi à une formation organisée par l’Association pour la Médiation Familiale sur le thème du génogramme, utilisé dans le cadre des médiations familiales.
Il est frappant de voir comment un outil d’apparence anodine peut aider à mettre en évidence les jeux de relations entre les personnes. Je percevais jusqu’ici le génogramme comme une sorte de représentation froide et symbolique de la généalogie ascendante et descendante d’une personne. Mais en travaillant les nuances autour du génogramme digital, on voit apparaître des réalités qui peuvent aider à la discussion en médiation.
C’est cependant à un autre niveau que se trouve le premier intérêt de cet outil. En s’attaquant ensemble à une description formelle et digitale d’une réalité commune, dont on extirpe dans les premiers temps les sentiments, les acteurs du conflit réapprennent à regarder dans la même direction et à être d’accord sur un certain nombre de chose assez fondamentale: qui est un homme, qui est une fille, qui vit avec qui, qui est vivant et qui est décédé,…
On va ainsi voir certaines formes de coopérations se dessiner (”tu oublies ton arrière-grand-oncle Marcel”) et on verra également certains traits de communication difficile se révéler, ce qui sera une précieuse indication pour le médiateur.
Dans une seconde étape, analogique celle là, ce sont les relations entre les personnes qui seront abordées. Qui a tendance à se disputer avec qui, qui est particulièrement complice de qui… Des zones de conflits et des médiateurs naturels apparaissent… des points d’appuis et des points faibles. Les discussions s’animent au sens premier (elles prennent une âme).
Dès samedi, j’avais un entretien avec un père écarté de ses enfants pour cause de violence, et en travaillant avec lui son génogramme, j’ai vu avancer beaucoup plus facilement que d’habitude le récit de son trajet, la mise en avant de ses besoins, sa prise de responsabilité par rapport à ses actes…
Pour en savoir plus sur le génogramme, vous pouvez consulter le site de Anne Ancelin Schutzenberger, qui si il est un peu “kitch” présente de bonnes informations sur cette pratique qu’elle a elle même mise au point.