Le sondage américain Gallup de ce matin, compte 40% d’Américains favorables au travail du président Barack Obama et 52% non favorables. Il y a près d’un an, le score était l’inverse. Ça va mal à la « shop » de la Maison Blanche !
Le « slogan » de campagne de Mme Michelle Bauchman, candidate à l’investiture pour le choix du candidat républicain à l’élection de novembre 2012, est « Obama, président d’un mandat ». Chaque fois qu’elle le crie à une foule, une ovation d’un enthousiasme débordant répond.
Je suis de près cette élection primaire républicaine qui est triste à regarder. Les attitudes, les opinions et la qualité des candidats en lice ne sont pas à la hauteur d’un grand parti comme celui des républicains. Un seul, à mon avis, devrait être président, c’est Mitch Romney, l’ex gouverneur de l’état du Massachusetts. Les autres semblent venir d’un autre temps.
Celui qui est actuellement le favori pour l’emporter est le gouverneur du Texas, Rick Perry. Il est comme un illuminé charismatique avec des airs de « preacher ». Mais il présente un bon bilan à la tête du Texas. En août, voulant imiter Abraham Lincoln durant la guerre civile américaine, il a organisé, au grand stade d’Houston, une journée (sept heures) de prière et de jeûne pour demander pardon à Dieu pour les péchés du peuple américain et le supplier d’aider l’Amérique à se sortir de la crise économique… 30 000 personnes répondirent. Pourtant, Perry devrait comprendre les limites de la prière puisqu’en avril il a organisé une vigile de trois jours de prière pour que Dieu envoie la pluie sur le Texas à cause de la pire sécheresse depuis 1895. Aucune goutte d’eau n’est tombée depuis. Ces gestes « religieux » ont conquis la droite évangéliste américaine. Perry est aussi le préféré des teapartyers car il promet de couper sans réserve les dépenses gouvernementales. Ce sont ces appuis qui le placent aujourd’hui à la tête des candidats.
Hier avait lieu, dans le 9ième district de New York, l’élection partielle d’un représentant au Congrès américain qui en compte 435. Actuellement ce sont les républicains qui ont la majorité de cette chambre législative très importante de la politique américaine. Le sortant-de-charge était un démocrate qui fut pris dans un scandale. La population de ce district à 40% juive est de tradition démocrate. Bill Clinton et l’ex-gouverneur de NY Cuomo ont fait campagne pour le candidat démocrate qui est juif. À la grande surprise des observateurs, c’est le candidat républicain, novice de la politique, catholique, qui a gagné. L’ancien maire Koch de NY, démocrate et juif, a « viré son capot » et a fait campagne pour le républicain, tout comme les rabbins de New York car ils n’aiment pas la politique d’Obama envers Israël en rapport avec sa décision d’utiliser les frontières de 1967 entre la Palestine et Israël comme base de discussion pour une entente entre les deux parties.
On comprend mieux qu’Obama ait décidé de voter contre la création de l’État de la Palestine par le conseil de sécurité des Nations Unies. Ce n’est que pour garder ou récupérer sa base électorale juive. C’est de l’opportunisme politique. Que les droits des Palestiniens soient brimés…
L’autre aspect important dans ce district, et dans un autre au Nevada où il y avait aussi élection ce même jour, a été la stratégie républicaine de faire campagne sur les enjeux nationaux alors que normalement les batailles électorales dans les districts se font sur des enjeux locaux. En réussissant à centrer les critiques sur Obama, en faisant un genre de référendum sur le président, les républicains ont gagné les deux districts.
Les républicains ont appris à contrôler et dicter le message politique. Pour eux « éduqué » devient « élitiste », « riche » devient « créateur d’emplois », « stimulus » devient politiquement un mot sale…. au point qu’Obama ne l’utilise plus. Ils répètent sans cesse que le « stimulus » de 800 millions $, d’il y a deux ans, proposé par Obama et adopté par le congrès à majorité démocrate, n’a rien donné. Ce qui est faux, mais un nombre grandissant d’américains le croient malgré l’avis des économistes qui affirment que le stimulus a mis fin à la dépression. Les républicains connaissent bien le proverbe : Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose…
Ils s’opposent avec les mêmes arguments au nouveau programme de stimulus de 450 millions $ proposé par Obama pour créer de nouveaux emplois immédiatement pour contrer la nouvelle crise. Comme les républicains sont maintenant majoritaires à la chambre des représentants, ils veulent tout arrêter car, disent-ils, ce n’est que de l’argent dépensé inutilement. Perry est un de ceux qui critiquent le plus le nouveau stimulus, mais, hypocritement, il oublie de dire qu’il a utilisé 6 billions $ du premier stimulus pour balancer son budget texan. Avec de tels hommes politiques, les USA ne sont pas sortis du bois !
Le parti républicain réunit de plus en plus de monde de tous les niveaux de la société. Alors qu’avant il était reconnu comme le parti des « riches », il est devenu le repaire de tous ceux qui s’opposent aux dépenses gouvernementales et d’une large partie de la classe moyenne qui en a assez de la politique. Le nouveau parti républicain, et je crois qu’un peut le qualifier ainsi, est redevenu une force politique importante.
Barack Obama et les démocrates ne peuvent qu’être inquiets. L’élection d’hier à New York n’indique rien de bon. Celle du Nevada non plus. Et les sondages encore moins.
Les observateurs qui s’y connaissent prédisent maintenant que le candidat républicain remportera la présidence en 2012. Dans tout cela, Il ne faut pas oublier que ce n’est pas le suffrage universel qui compte aux USA pour l’élection du président mais le collège électoral. Et lorsqu’on constate l'évolution politique d'un État comme celui de New York qui a toujours voté du côté démocrate au collège électoral, c’est significatif.
Je crains de plus en plus que le président Barack Obama ne soit le président que d’un mandat. Et dire que GWBush en a eu deux.
Claude Dupras