Cet essai de phase IIb contrôlé contre placebo, présenté lors de la la Global HIV Vaccine Enterprise de Bankok, le 13 septembre, conclut à l'efficacité et à l'innocuité de Vacc-4x, un vaccin thérapeutique candidat pour traiter les personnes vivant avec le VIH-sida qui suspendent leur thérapie antirétrovirale (TARV). C'est à la fois, une nouvelle approche pour le traitement du VIH et l'espoir d'une stratégie pour réduire la transmission du virus.
Selon les résultats de cet essai, Vacc-4x aurait permis une réduction significative de la charge virale chez les patients qui suspendent leur avec traitement antirétroviral. Le vaccin, développé par Bionor Pharma, une société norvégienne de biotechnologie spécialisée dans le vaccin thérapeutique et préventif, est conçu pour cibler la réponse immunitaire sur un domaine immunologiquement vulnérable du virus. Les résultats ont été annoncés par le professeur Jan van Lunzer, directeur médical de l'Infectious Diseases Unit de l'Université d'Hamburg-Eppendorf (Allemagne), l'auteur principal de cet essai.
· Vacc-4x apporte une réduction significative de la charge virale par rapport à ses niveaux : Les patients sous Vacc-4x ont vu leur charge virale réduite de 70% par rapport aux niveaux constatés avant le début du TARV. Ce qui n'a pas été constaté chez les patients recevant le placebo.
· L'étude confirme aussi l'intérêt de la cible de Vacc-4x, la charge virale de la réponse immunitaire des sujets traités avec Vacc-4x s'avérant significativement plus faible que celle des sujets du groupe placebo.
· Vacc-4x permet de prolonger le délai hors TARV. Les sujets recevant le vaccin sont presque deux fois plus susceptibles de pouvoir se passer de TARV durant plus d'un an par rapport aux sujets du groupe placebo (30% contre 18%). L'essai précédent de phase IIa mené entre 2003 et 2006 avait montré que Vacc-4x permettait de rester hors TARV durant 31 mois en moyenne.
· Vacc-4x a aussi le potentiel de prévenir la transmission du VIH, en réduisant considérablement la charge virale. Cette découverte pourrait avoir des implications majeures et les auteurs rappellent qu'un vaccin serait bien plus facile à administrer et moins coûteux que les options actuelles.
En ciblant ce domaine plus vulnérable du virus, les chercheurs expliquent avoir réussi à «colmater la fuite» ou empêcher le virus de muter en permanence, qui n'est pas le cas de tous les traitements disponibles. Les polythérapies antirétrovirales actuellement utilisées pour traiter les personnes vivant avec le VIH, ne parviennent pas à éradiquer complètement le virus du VIH. Les patients qui arrêtent leur TARV, voient la réplication du VIH et sont sujets à rechutes, sans compter les effets indésirables.
C'est pourquoi, pour les 35 millions de personnes séropositives dans le monde et les 3 millions de personnes infectées chaque année, le développement de solutions alternatives, comme ce vaccin thérapeutique, sans effets secondaires graves, est un immense espoir.
Source : Communiqué Bionor Pharma, Global HIV Vaccine Enterprise