A fond la caisse !

Publié le 15 septembre 2011 par Gentlemanw

Je ne suis pas heureuse ce matin, car exceptionnellement, j'ai dû venir plus tôt au travail, pour dépanner une fois de plus l'entreprise. Un tour dans les rayons, le personnel manque et dès qu'une grippe passe, je dois aider un peu les autres. Mais ce nouvel horaire m'empêche d'accompagner ma fille à l'école, ses premiers pas dans le primaire, une nouvelle étape. 

Le vie d'une femme, ma vie, seule car sans compagnon, mais pas seule car j'ai cet amour, cette petite fille adorable et souriante, dès le réveil. Ma perle me donne ce courage de gagner un peu plus, de courber le dos un peu plus sous les ordres et contre-ordres de la direction. A dix heures, je vais retourner vers ma caisse, entre une vieille copine, qui comme moi est ici depuis l'origine, et probablement une jeune stagiaire, ou un CDD non identifié de passage. Le métier a changé, moi avec, mais j'aime ce métier, il est le mien. Certaines souriraient de me voir ici, avec mes pensées et mon plaisir d'être caissière.

Certes après le déjeuner, durant ma pause, je poserai mon sandwich ou ma salade pour aller flâner dans la galerie commerciale, devant ces vitrines, un peu inaccessibles, de part leur vitrine, de par leurs prix. Mon salaire ne change pas, la vie augmente, mais mes rêves restent un échappatoire gratuit. Des chaussures, et ces cuissardes en cuir verni, avec quelques petits clous argentés, je les vois depuis trois mois, oserais-je ? J'ai une folle envie, une force pour résister aussi faible pour craquer. Elles m'attendent, elles m'attendront.

Tiens mon banc préféré, à côté de ce bouquet de ficus géants et naturels, mon coin de repos, de détente dans la journée, car mes horaires varient si souvent, impossible de s'organiser d'une semaine à l'autre. Mon coin de verdure, ce banc, libre maintenant et face à une boutique de lingerie. Je me pose, je regarde passer une jeune maman blonde, avec son bébé dans la poussette, elle lui sourit, il gazouille. Elle est ravissante dans sa tunique nude, avec une large ceinture de cuir qui marque sa taille, glissant un peu sur ses hanches. Nous devons faire la même taille d'ailleurs. Mon regard tourne vers les modèles en vitrine, un balconnet rose, avec un touche de dentelle blanche sur l'arrondi. Cela serait joli ! Me voir dans le miroir, ou d'ici, m'imaginer dans le reflet double du mannequin et de moi-même face à la vitre. Un essayage direct et discret.

Shorty ou string, je ne sais pas, je préfère mon confort, même si ce body, comme celui que je portais il y a dix ans, jeune fille, des souvenirs soudainement. Le modèle est turquoise, avec une dentelle en transparence, en motifs graphiques. Serais-je belle ainsi ? pour moi, puisqu'il n y a que moi que verra cette lingerie. 

Retour au boulot dans cinq minutes.

Cet article est le premier d'une série que vous pourrez retrouvez dans la catégorie "Femmes & Portraits" (dans le menu de droite). Chaque incursion vous fera glisser dans la peau d'une femme, d'un métier ou d'une situation. Pour ressentir les humeurs et les doutes, mais surtout les rêves et les sourires, de chaque femme. Afin de poursuivre le voyage au pays des féminités, j'essayerai de vous interpréter au gré du clavier, le concerto de chacune, les sentiments de leurs vies. Seuls vos commentaires décideront de l'importance de cette série dédiée à toutes les féminités.

Il y a tant de femmes, tant de sensibilité et tant d'amour.

Nylonement

Gentleman W.