Bonjour,
Internet : ami ou ennemi, qui se pose encore la question…
On a trop longtemps diabolisé le téléchargement et vu les internautes comme des criminels parce qu’ils prenaient quelque chose à leur portée. Il ne s’agit plus d’une simple vitrine, la révolution numérique a bousculé les usages et les habitudes de consommation. On ne peut plus espérer émerger ou même attirer un peu de lumière sans un minimum de stratégie. Je reste convaincu que l’audience souhaite payer les créateurs. Les fans veulent récompenser les artistes, musiciens, auteurs et autres à la hauteur de leur appréciation pour peu qu’on les accompagne et que l’on valorise cette démarche. Il faut leur donner une manière simple et concrète de le faire. Ils souhaitent être plus proche de leur artiste, maintenir un lien, donnons leur cette possibilité. Ils ne paieront que si c’est très facile à faire, d’un montant raisonnable et en étant sûr que l’argent ira directement à l’artiste, ouvrons nos projets sur sur une plateforme de financement participatif.
Les plateformes de financement participatif à la jonction entre la souscription et la production.
Nous l’avons vu, créer c’est prendre un risque, il doit être assumé par quelqu’un. Les artistes font appel depuis toujours à leurs proches (amis, familles, fidèles acheteurs) pour les soutenir et mener à bien leurs projets. L’ambition à travers ces plateformes et d’offrir les outils et la lumière nécessaire pour agrandir ce cercle. La puissance communautaire intervient comme réducteur de ce risque en facilitant la démultiplication de l’initiative individuelle. Ils permettent à tout un chacun de contribuer à la création artistique, en se basant sur ce principe simple, si l’on se rassemble pour donner même un peu, si on multiplie l’impact de nos contributions. L’aide est concrète et matérialisée : un nom, un visage, un projet à soutenir et un suivi.
Même si la dynamique est simple, il a fallu attendre 2008 et le lancement de indiegogo.com par Slava Rubin, pour que le web passe une nouvelle étape et permettre aux internautes d’agir pour ce qu’ils aimaient.
« il n’y avait pas de site permettant aux internautes d’agir concrètement pour un projet, intégrant les médias sociaux, soit vous faisiez un don, soit vous faisiez un investissement à but lucratif, il n’y avait rien entre les deux, qui avait cette dimension hybride et cette esprit souscription, alors on l’a créé. »
Pourtant quelle meilleure façon en effet de motiver l’intérêt que d’allumer « l’étincelle du désir » ? Quelle meilleure façon de susciter l’engagement que d’offrir la possibilité d’une relation privilégiée ? Tout homme n’est peut-être pas un artiste, mais tout le monde peut, à sa hauteur, contribuer à la création pour peu qu’on l’accompagne et qu’on oriente sa demande.
Des sites comme Indie Go Go, Kickstarter, Babeldoor ou encore Ulule proposent aujourd’hui de financer ses rêves en réseau. Même si en France, la sauce a du mal encore à prendre, on peut se réjouir qu’un système sain et efficace de financement de la création comme la souscription reviennent sur le devant de la scène grâce à Internet.