On raconte que le Président de la République présidera la cérémonie en hommage aux harkis le 25 septembre prochain à Paris, alors qu’en quatre ans de présidence il ne l’a jamais fait. C’est qu’il a certainement une déclaration capitale à nous faire et, pourquoi pas, nous promettre qu’il va tenir ses engagements.
En tout cas, il en aura fallu du temps pour qu’il se rappelle notre existence et, qui sait, sa promesse de 2007 de « reconnaître la responsabilité de la France dans l’abandon et le massacre des harkis en 1962 ».
Mais il est peu probable que notre président ait du temps à nous consacrer, même le 25 septembre, et accède à notre revendication (la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat français dans le drame des harkis) alors même qu’il est bien occupé par la crise financière et qu’il s’apprête à imposer une cure d’amaigrissement aux finances publiques, sans oublier la rumeur selon laquelle qu’il n’y aurait pas d’indemnisation pour les harkis.
Nous serions bien naïfs d’imaginer que dans ce contexte de crise où l’on demande à tous des efforts, nous serions l’exception à la règle. Compte tenu du nombre important de nos associations et de notre incapacité à nous rassembler, nous serons une nouvelle fois sacrifiés au nom de l’intérêt supérieur de la Nation.
Et même s’il faisait un geste en notre direction, répondant à notre attente (un miracle est toujours possible), devons-nous pour autant le croire, alors que les promesses précédentes n’ont pas été tenues?
En tout état de cause, la logique voudrait que les harkis ne participent pas à la cérémonie du 25 septembre prochain pour manifester leur mécontentement et exigent le vote, avant les élections présidentielles, d’une loi reconnaissant la responsabilité de l’Etat français dans l’abandon et le massacre des harkis.