Le site d'information Mediapart auquel je suis abonné vient de rendre public, coup sur coup, le montant des indemnités « secrètes » touchées par des dignitaires du Sénat et de l'Assemblée nationale. Si les indemnités des présidents, questeurs, secrétaires du Palais Bourbon ne semblent pas excessives (encore que…la discrétion autour d'elles interroge) celles touchées par les sénateurs triés sur le volet sont franchement extravagantes. Le montant des retraites des anciens « quelque chose » au Sénat est choquant voire scandaleux. Jean Arthuis, président de la commission des finances, dit avoir découvert le pot aux roses en téléphonant au Sénat pour se renseigner sur le montant de sa retraite. Alors qu'il envisageait devoir toucher une retraite de 5 à 6000 euros, quelle n'a pas été sa surprise (affirme-t-il) en apprenant, très innocemment, qu'elle se situerait plus près de 10 000 euros !
L'exemple de Michel Charasse, notamment, ex-sénateur devenu membre du Conseil constitutionnel (à 11 000 euros par mois) fait partie de ces privilégiés dénoncés par Mediapart. Le montant total de ses émoluments dépasse allègrement les 20 000 euros ! Qui est donc ce Monsieur Charasse pour avoir droit à des indemnités pareilles !
Je comprends mieux pourquoi certains roitelets de province préfèrent conserver le bénéfice du cumul des mandats : le cumul des indemnités va avec ! Et même plafonnés, on en trouve qui alimente le budget de leurs épouses ou compagnes. Martine Aubry s'est clairement prononcée contre le cumul, Ségolène Royal en a fait autant dimanche dernier. Il faudra bien, un jour, que le législateur prenne les mesures adéquates et oblige les parlementaires, par exemple, à n'être autorisé qu'à ce mandat unique. je ne regrette pas d'avoir fait ma campagne cantonale sur ce thème : Non au cumul des mandats !
Alors même que tous les exécutifs s'apprêtent à engager des économies drastiques (à Louviers, nous demandons au maire mais vainement de diminuer la voilure) les Français ne comprendraient pas que les élus ne donnent pas l'exemple. Être élu, c'est un honneur. Être élu c'est aussi faire preuve d'exemplarité. Et dans tous les domaines. L'affaire DSK est là pour nous rappeler que les turpitudes de la vie privée se mêlent à l'avenir des hommes et des femmes au service de l'intérêt général.