Un nouveau billet de Jérôme Lurie dans la rubrique Tribune Libre, qui continue la lancée sur le FN. Recherches et présentation d'un mini portrait de la nouvelle recrue du FN, par Jérôme Lurie:
Il existe des personnages publics qui s'invitent régulièrement dans l'espace médiatique, on ne sait plus d'où ils viennent, quel est leur légitimité, pourquoi on leur donne la parole.
Il en est un qui m'intrigue particulièrement dans l'actualité politique, il vient de dire son soutien à Marine LE PEN. J'ai nommé Maître COLLARD.
Comme beaucoup, je me souviens du ridicule attiré sur lui par les Guignols de l'info au moment de l'affaire des profanations de sépultures du cimetière juif de Carpentras où il brandissait une enveloppe devant les caméras en disant posséder les noms des coupables,... qu'il ne révéla jamais, ou encore de l'affaire FESTINA en défendant « à l'insu de son plein gré » un Richard VIRENQUE pathétique.
Je le considérais jusqu'à présent avec amusement comme un avocat avide de reconnaissance populaire, prompt à se jeter sur la moindre affaire à fort potentiel d'exposition médiatique, comparable à l'avocat véreux Lionel HURTZ dans la série télé les Simpon's. La liste des procès télégéniques où son nom figure est impressionnante : Patrice ALLEGRE, Paul AUSSARESSES, Jean-Pierre BERNES dans l'affaire VA – OM, Klaus BARBIE, Christian RANUCCI, Charles PASQUA, Brigitte BARDOT, l'Arche de ZOE, Laurent GBAGBO, etc.
Il obtint même récemment une tribune au titre d'invité récurrent dans l'émission phare et populaire (ou populistes?) de RMC « Les Grandes Gueules ».
Ainsi donc, ma considération insignifiante à l'encontre du baveux marseillais changea à l'annonce de son soutien à la blonde aux idées brunes et notamment à la lueur des paroles suivantes teintées d'un soupçon de double langage troublant : « Je déteste le racisme et l'antisémitisme... J'ai dit ça pour qu'ils comprennent que le président du comité de soutien condamnera le racisme et l'antisémitisme. » En effet, où mieux ailleurs qu'au FN peut-on combattre l'antisémitisme. Rappelons, si cela était nécessaire, que le fondateur de ce parti a été condamné pour avoir parler de la Shoah comme un détail de l'histoire.
Lorsqu'il nous vient à nous pencher sur le parcours politique du bavard habillé de noir sur ces dix dernières années, on a du mal à concevoir la cohérence de la pensée de l'homme : il a adhéré au Parti Radical Valoisien, il se présente aux municipales à Vichy (ça ne s'invente pas) en 2001 où il est élu conseiller municipal mais ne siègera qu'une fois en sept ans, il s'y représente sous l'étiquette Nouveau Centre en 2008 avec dans sa liste de nombreux frontistes, il finit troisième et donne pour consigne de vote de se reporter sur l'élu PRG Gérard CHARASSE (désolé Laurent).
En regardant plus avant sur ses amours de jeunesse, on retrouve une accointance avec l'organisation royaliste « Les Camelots du roi » qui prônaient entre deux guerres « la violence au service de la raison », « un antisémitisme d’État » par opposition à « un antisémitisme de peau » et distribuait la Revue Action Française de triste mémoire.
Cet « antisémitisme d’État » tolère le juif français qui aurait acquis une légitimité au sein de la nation, mais au bout de combien de générations ? Ces relents devraient nous rappeler les principes de « la doctrine en marche » du fascisme.
On comprend pourquoi Marine LE PEN cherche à lisser l'image du parti en gommant les scories des allégations douteuses du père, mais avec Gilbert COLLARD le brun lui sied toujours à ravir...
J. LURIE