Hier j’ai assisté en avant-première à la projection du documentaire The Black Power Mixtape 1967-1975 réalisé par le suédois Göran Hugo Olsson, dont la sortie est prévue en novembre.
Le documentaire a été produit par Danny Glover, entre autres.
L’idée de départ est assez simple puisqu’il s’agit de montrer les images d’archives de réalisateurs suédois qui ont filmés des leaders afro-américains des années 60-70 comme Stockeley Carmichael, Angela Davis, certains membres du Black Panther Party etc.
Ces images sont commentées par des artistes comme Harry Belafonte, Melvin Van Peebles, Erykah Badu, Talib Kweli, John Forté etc.
Le réalisateur montre également la quasi-indifférence des américains au problème des minorités, une quasi-indifférence qui dure encore aujourd’hui comme le fait remarquer Questlove des Roots lorsqu’il dit que ce n’est pas parce qu’il peut boire à la même fontaine que les autres ou manger dans le même restaurant que les problèmes sont réglés.
Beaucoup de question sont soulevées dans ce documentaire, notamment quand Talib Kweli raconte qu’il a été arrêté par le F.B.I en 2007 parce qu’il écoutait les discours de Stockeley Carmichael, des discours pourtant vieux de quarante ans.
Le documentaire apporte pas mal d’images d’archives inédites, et raconte aussi comment finalement la Suède, parce que nombre de réalisateurs s’intéressaient au combat des afro-américains pour la liberté, a finie par être considérée par quelques médias américains comme le pays d’Europe le plus anti-américain. Les relations diplomatiques entre la Suède et les Etats-Unis seront même interrompues lorsqu’un diplomate suédois comparera les bombardements américains au Viêtnam aux attaques nazies.
Un film très intéressant parce qu’il fait également comprendre ce que peut-être l’engagement pour une cause à travers l’art comme on peut le sentir dans les commentaires des artistes dont certains, comme Harry Belafonte, ont utilisé leur renommée pour se positionner de façon politique. Puisque de toute façon à cette époque, peut être encore aujourd’hui, se déclarer en faveur des Noirs, simplement parce qu’il se trouve qu’on l’est, était considéré comme un geste politique.
A la fin de la séance une amie avec laquelle j’y avais assisté m’a demandé s’il était possible de faire un tel documentaire en France. Je ne sais pas su quoi lui répondre.
Quoiqu’il en soit c’est un documentaire à voir. Courez dans les salles où on le diffusera dès le mois de novembre !