La plupart d’entre vous êtes déjà au courant qu’Internet est, depuis 2010, le second média en importance quant aux investissements publicitaires au Canada. Internet devance maintenant la radio, les quotidiens, l’affichage et on prévoit même qu’il surpassera la télévision d’ici 2014. Pourtant, doit-on réellement se réjouir ?
Doit-on se réjouir – Je ne crois pas !
Malgré que je sois un grand fervent d’Internet, cette montée m’inquiète profondément. En fait, ce n’est pas la montée en tant que tel, mais comment ces recettes sont réparties.
Selon le dernier rapport d’IAB Canada, dix joueurs (éditeurs) s’accapareraient de 80% des revenus en ligne. Rien d’inquiétant en soit, nous retrouvons ce même phénomène dans l’ensemble des médias. Toutefois, ce qui est inquiétant est que plusieurs de ces joueurs ne soient pas canadiens.
En d’autres mots, nous n’assistons pas à un simple transfert d’argent de la poche traditionnelle à la poche numérique, par exemple de La Presse papier à Cyberpresse, nos médias d’ici se font totalement lapidés au profit de joueurs américains et internationaux.
Pour bien illustrer mon propos, les moteurs de recherche récolteraient à eux seuls 41% de l’ensemble des revenus publicitaires canadiens. Qui sont les moteurs de recherche en importance au Canada ?
1- Google (Américain)
2- MSN (Microsoft, Américain)
3- Yahoo (Américain)
Impact au Québec
On le sait bien, les budgets marketing ne sont pas élastiques. Années après années, avec certaines fluctuations, on ne fait que distribuer nos investissements médias autrement: un peu plus de web, moins de quotidiens, plus de télé, etc.
L’impact au Québec, est que nos médias traditionnels se font siphonner au profit d’intérêts étrangers.
Au Québec seulement, nous perdons plus de 200 millions de dollars par année aux profits de médias internationaux: Google, Microsoft, AOL, Yahoo, Facebook et autres régies publicitaires américaines.
Conséquences: les quotidiens coupent dans la parution de journaux, la télé produit et diffuse moins de contenu original d’ici, des magazines disparaissent, etc. En sommes, nos médias d’ici on 200 millions de dollars en moins par année et doivent tout de même améliorer leurs produits pour garder leur auditoire.
Doit-on se réjouir ? Je ne crois pas !