Paris ne déçoit jamais .Brillante ville lumineuse ; savante et cultivée, élégante et coquette ; unique et cosmopolite elle est toujours disposée à offrir quelque chose en plus, quelque chose de nouveau, de différent ou d’inconnu. Certains ne sortiront plus de ses musées édifiants qui présentent le meilleur de ce que l’homme a construit tout au long de son histoire, d’autres lui préfèrerons ses larges avenues comblées de boutiques et d’autres encore, succomberont à son offre de loisirs noctambules. Pour tous ces voyageurs il y a un Paris, parce-que Paris convient à tous, même à ceux qui recherchent la vie dans les livres. Pour ceux qui sont irrémédiablement destinés à cette vision du monde, Paris vous attend dans ses cafés littéraires.
Si le voyageur laisse ses traces là ou il peut, tous ceux qui ont voulu un jour laisser une trace dans l’art, dans la littérature ou dans la philosophie sont passés par Paris. C’est là qu’ils trouvèrent l’ambiance la plus propice à n’importe quel type de création et ceci est (et fut) ainsi parce-que dans cette partie du monde(en laissant de cotés les problèmes inhérents à l’égo destructeur de certains génies) ils se trouvaient alors mieux qu’à la maison, en lien avec d’autre pairs.
A chaque nouveau courant de créateurs un quartier en particulier prenait de l’importance. Au début ces quatre rues formaient la bohème, pour acquérir avec le temps l’élégance et le style à mesure qu’arrivait le succès pour ses habitants dans un contexte économique plus détendu. C’est ainsi que Montmartre fut à la fin du XIXème siècle, un petit peu à l´écart de la ville, le lieu choisi par les impressionnistes. Au Lapin Agile se réunissaient les derniers poètes maudits et sous la chaleur des vapeurs éthyliques il n’y avait pas une nuit qui ne se terminait pas en altercations et bagarres. Sans pour autant renoncer au halo magique qui imprègne de nos jours encore le quartier, on peut assister à un diner-spectacle à des prix raisonnables.
Dans la première décennie du XXème siècle, Montmartre sans perdre son caractère artistique qui aujourd´hui perdure encore, s’embourgeoise, se transformant en lieu de résidence de créateurs de renommée prestigieuse comme Zola ou Renoir. Parallèlement à cette transformation, les artistes qui arrivaient à Paris depuis les quatre coins du monde, s’installaient à Montmartre dans des conditions très modestes et, dans certains cas, dans des situations hygiéniques extrêmes. Modigliani, Braque ou Picasso remplissaient leurs ateliers avec des œuvres dont les musées regorgent aujourd’hui, tandis-que des écrivains de l’ampleur de Hemingway ou Scott Fitzgerald venaient de terminer un texte attablés à la Closerie des Lilas (sur le boulevard Montparnasse). Aujourd’hui, il s’agit d’un lieu très élégant (tous le sont) transformé en restaurant, piano-bar et brasserie.
Saint-Germain des Près, après la Seconde Guerre mondiale devient l’épicentre de l’élite intellectuelle européenne. Sartre, Camus, Simone de Beauvoir et les participants à la Nouvelle Vague se croisent attablés aux Deux Magots ou au Café de Flore où cette génération si engagée idéologiquement débattait pratiquement de tout, une bonne partie de la journée. Ces établissements restent ouverts et réunissent une clientèle internationale sélecte mêlée aux politiques qui ont coutume de fréquenter la proche Brasserie Lipp ou Le Procope, le café reconnu comme le plus ancien d’Europe (ouvert depuis 1686) et dont les murs ont accueilli tous les acteurs de la proche Comédie Française.
Candela Vizcaíno