Ce qui a retenu aujourd’hui mon attention (et dieu sait qu’elle est volatile en ces jours de cerveau troublé, non, non, je ne vous dirais pas pourquoi), dans notre très jolie république des livres, ce n’est pas que le pionnier du livre numérique Michael Michael Stern Hart soit décédé, (le papa du projet Gutenberg quand même), ce n’est pas les infinis remous de plagiats en tous genres de JMS (Joseph Macé-Scaron), non, ni même le fait que le Beigbeder se la coule douce et publie une liste de ses 100 livres favoris. Tiens, moi aussi je suis une psychopathe des listes, je devrais publier celles de mes courses, et en faire un essai. Bon j’arrête ma crise de mauvaise foi. Ce n’est même pas parce qu’il promet de filer de grosses mandales à celui qui piraterait son livre (non mais qui en a envie, hein je vous le demande ? Tiens, voilà que je recommence, ah des claques). Non ce n’est pas ça du tout.
Figurez-vous qu’Ikéa, qui a toujours du flair en matière de nouvelle ère, se prépare à un monde sans livres, c’est pourquoi les futés suédois ont décidé d’adapter leur célèbre étagère Billy : à partir du mois d’octobre, elle sera plus profonde et avec des vitrines en verres pour ranger… des bibelots. Parce que les livres, ça se fait plus, ma bonne dame.
La nouvelle pourrait paraître dérisoire, si finalement elle n’était pas un signe de l’air du temps : le livre au mieux, devient de plus en plus un simple objet de décoration, quand il ne disparaît pas tout simplement des bibliothèques. Tout le monde connaît un ami (ben oui pas nous hein ! ) qui a des rayonnages remplis de poussière et de la précieuse bibliothèque de la Pléiade jamais ouverte. On peut grâce à des stickers d’une bibliothèque faire illusion et épater ses amis dans ses toilettes… Le livre, recyclé en meuble est au centre de nombreux projets de designers.
Vous le savez bien, c’est que le monde de l’édition traverse, à l’instar des majors, une véritable crise. En cause : l’inévitable progression du livre numérique sur le livre papier. Les cerveaux du géant suédois à l’affût des tendances ne louperont pas le coche.
Si en France, nous n’en sommes qu’aux balbutiements, aux Etats-unis, les ventes d’e-book ne cessent de grimper.
C’est une réalité : Amazon vend désormais plus d’exemplaires de livres électroniques que de livres papier.
Selon Shane Richmond, responsable de la rubrique « Technologies » au quotidien britannique The Daily Telegraph :
« Pour la prochaine génération, le livre papier ne sera qu’un objet d’un autre temps. Elle appréciera peut-être leur forme, mais elle le regardera comme un médium fondamentalement moins utile qu’un ebook. Et tout le monde le sait, l’utile finit toujours par l’emporter. »
Dur constat. Le livre relégué à un objet précieux. Bon alors arrêtez de me dégueulasser comme ça ceux que je vous prête, ça vaudra de l’or, moi je vous dis !
Dans cette nouvelle Billy d’Ikea, on pourra mettre tous les livres qu’on arrive pas à caser et que l’on empile un peu partout comme des tours de Pise disséminées au quatre vents dans nos appartements. Et tiens, même qu’on pourra en mettre deux fois plus, parce que c’est quand même pas un géant suédois qui va faire sa loi. Non d’une pipe en bois.
UMP: Ouh, j’ai piqué mon expression “la république des livres” au titre de l’excellent blog de monsieur Assouline, ouh. Pas bien. Alors hommage, plagiat, intertextualité, ou innutrition comme le dit Macé-Scaron… ? Hein ?!? Comme dirait quelqu’un que j’apprécie pour son humour : « T’as compris le coup ? Attends, je t’explique… »
Source : The Economist via Slate.fr
by Fanie