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Zadkine en son village du Lot : Les Arques

Publié le 14 septembre 2011 par Mpbernet

Les Arques 047Après notre visite de la "folie d'Assas", la maison-atelier parisienne d'Ossip Zadkine, il nous fallait revoir sa maison du Lot, située à un peu plus d'une demi-heure de route du Calfour. Ce musée n'est pas situé dans la maison où habitait le sculpteur et son épouse peintre. Leur demeur est derrière, un petit manoir hermétiquement clos.

Par une journée radieuse, nous avons découvert un village merveilleusement restauré, qui revit justement grâce au musée ouvert en 1988, auquel de nombreux prêts d'oeuvres majeures ont été faits (*) et qui vaut vraiment la visite.

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D'abord, on remarque de loin la magnifique église romane, vestige d'un important prieuré. Elle ressemble par son plan à celle de Monsempron, mais avec de curieux détails mozarabes comme des arcs outrepassés. Ici aussi, une crypte éclairée d'une piétà de Zadkine, vierge écrasée de douleur particuièrement émouvante, à laquelle répond l'immense Christ.

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Le musée est situé juste devant le parvis de l'église. Tout blanc, accueillant, sobre, il fait la part belle aux grands "bois" sculptés dans des souches d'ormeaux tourmentés.

Zadkine ne voulait pas tuer d'arbres, il utilisait des troncs d'arbres morts. Bronzes, marbres, terres cuites, bois, figures anguleuses ou lisses bustes de femmes sans bras ni tête, groupes de musiciens, divinités et symboles : Orphée, Diane, Harlequin hurlant, le Messager.

OssipZadkine1948

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On mesure ici pleinement combien un tel artiste - qui vînt en France en 1909, fut gazé pendant la Grande Guerre et fut naturalisé en 1921 - a apporté à l'art du XXème siècle. Et on a plaisir à regarder la vidéo tournée en 1967 par Jean-Marie Drot, où l'on voit cheminer le vieillard au léger accent russe mais au verbe précis et imagé parmi les pierres sèches de ce village à l'écart de tout et qui déclare que les choses ne meurent pas même si le village, lui, se meurt...En cela, il se trompait.

Car les maisons nous "parlent" : presque toutes ont été restaurées, dotées de somptueuses glycines, de ferroneries modernes qui s'apparient bien aux pierres calcaires posées sans mortier. Un puzzle solide et harmonieux. Le diaporama de la colonne de droite vous emmène à travers les rues écrasées de soleil de ce splendide village du Lot.

Car grâce à Ossip Zadkine et à son épouse Valentine Prax qui légua leurs biens à la ville de Paris, le village vit très bien aujourd'hui et attire une foule de touristes férus de sculpture, venus du monde entier. Et qui se retrouvent tous pour déjeuner à l'école communale ....

ménades
*Le Centre Georges-Pompidou a prêté deux œuvres : « L'homo sapiens », grande sculpture de 2 m de haut et pesant 800 kilos, créée à Caylus (Tarn-et-Garonne), dans la plus grosse bille d'orme jamais trouvée par Zadkine. Cette allégorie de la civilisation est datée de 1933-1935, époque de l'installation du sculpteur aux Arques. et « Les Ménades » (1929-1930), oeuvre en bronze (ici, à droite) qui marque un tournant pour Zadkine : le retour du sculpteur aux sources antiques.

Musée Zadkine - 46250 Les Arques - 05 65 53 43 81. fermé le lundi et entre le 1er et le 31 janvier.


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