Alors encore en trio, HTRK a été vu plus d’une fois en première partie de groupes indé au public assez large. Les réactions valaient la peine d’être observées. En 2009, le Nouveau Casino affichait salle comble pour les techno-shoegazers Fuck Buttons, et les trois Australiens à la nonchalance inimitable dispensent en ouverture leurs slows synthétiques malsains baignés dans la disto à un public dubitatif mais, aussi, en avant-plan, à une rangée de 7 ou 8 fans dont certains avaient quand même prévu du poppers. Bon esprit. À Londres, à la fin de la même année, The Horrors, alors au sommet de leur stardom, venaient clore leur tournée mondiale auprès de leur public d’origine dans un Kentisch Town Forum à guichets fermés. Amis du groupe, HTRK ouvre la soirée sur une note léthargique dont ils ont bien le secret, Jonnine Standish verre de vin rouge à la main, et les deux autres vaguement affairés à leurs pédales d’effets. Dans la fosse, la foule se partage entre spectateurs médusés et d’autres carrément irrités. On entendra, de la part d’un lad bien local, “that’s the worst shit I’ve ever heard in my life”.
On ne peut pas lui en vouloir. HTRK ne s’adresse pas à tout le monde, même si le groupe lui-même se perçoit comme très accessible et spontané. Les vagues de torpeur, la sensualité létale et l’ennui suintant que déversent ces exilés à Londres ne sont pas forcément des sensations que chacun souhaite – ou peut – ressentir. Cette indolence, elle semble également se retrouver dans la dynamique du groupe, qui existe depuis 2003 mais a toujours mis beaucoup de temps pour concevoir et publier chacun de ses méfaits (un EP, un mini-album, et enfin un véritable LP). Néanmoins, les 8 titres de Marry Me Tonight, sortis sur le tard en 2009 par Blast First Petite, valaient plus en charisme et en séduction que quoi que ce soit cette année-là. Encore portés par une lame de fond noise que le groupe a désormais estompé, ils suggéraient une chute lente, quelque part entre la déchéance molle du Nightclubbing d’Iggy Pop & Bowie et les coïts désespérés du Crash de Ballard, teintés d’un romantisme saignant, fatal, propre à eux.
Mais malgré sa désinvolture, HTRK est un groupe qui a une vision unique et forte et la met en pratique avec une économie remarquable d’éléments : une TR-808 en slow-motion, quelques nappes bien senties, et la voix distante mais pénétrante de Jonnine Standish. Le trio, réduit à l’état de duo lorsque son bassiste et membre fondateur Sean Stewart s’est suicidé en mars 2010, a atteint sa quintessence avec ce Work (Work, Work) (lire la chronique)) qui aura mis trois ans à voir le jour. Comme purgés par le deuil, les deux membres restants de l’entité se sont focalisés sur des sensations et des thèmes très spécifiques (« abusive push-pull romance« , « manipulation« , « corporate sleaze« , « orgy« , pour ne citer qu’eux) pour optimiser l’efficacité de leur musique. La langueur venimeuse et les grooves lancinants d’HTRK procurent désormais des frissons et une sensation d’abandon plus enivrants que jamais et que l’on aurait du mal à comparer avec qui que ce soit.
Dans des termes bien choisis, Nigel Yang nous éclaire sur les intentions bien singulières du duo.
En concert à Paris au Point Éphémère le 1er novembre.
Still a trio by then, HTRK has been seen several times opening for rather popular indie bands. The reactions were worth seeing. In 2009, the Nouveau Casino in Paris was fully filled for a gig by techno-shoegazers Fuck Buttons. The inimitably nonchalant Australians dispensed their sick synthetic slows bathed in distortions to a doubtful audience but also, in the front row, to a tiny group of 7 or 8 fans, some of whom had provided themselves with poppers for good measure. Good spirit, indeed. In London by the end of that same year, The Horrors, then at the climax of their stardom, ended a worldwide tour in a last sold-out date at the Kentish Town Forum. As friends of the band, HTRK opened the night on a lethargic note like they have knack for doing it, Jonnine Standish standing up with her glass of red wine and the other two fiddling about their pedals. The crowd divided into a weirdly mesmerized half and another highly irritated one. A typically local lad was heard saying: « that’s the worst shit I’ve ever heard in my life ».
But we can’t blame him. HTRK is not meant for everyone, even if the band thinks of itself as quite accessible and spontaneous. The waves of torpor, the lethal sensuality and sweating boredom that these exiles in London are pouring out aren’t necessarily sensations that everybody wants – or is able – to feel. This indolence can also be found in the very dynamics of the band that is operational since 2003 but always took ages to release any of their misdeeds (one EP, one mini-album, and finally a real LP). Nevertheless, the eight tracks on Marry Me Tonight, released at last in 2009 on Blast First Petite, were worth more in charisma and seduction than anything that came out that year. Still carried by a noise-rock tidal wave that the group has now shaded off, they suggested a slow fall, somewhere between the sluggish decay of Bowie & Pop’s « Nightclubbing » and a desperate coitus from Ballard’s Crash, tinged with a bleeding, fatal romanticism of their own.
But in spite of their casualness, HTRK has a unique and strong vision that they put into practice with a remarkable economy of elements: one TR-808 on slow-motion, a couple of well-inspired synth layers, and Jonnine Standish’s distant but penetrating vocals. The trio, now reduced to a duo since their bassist and founding member Sean Stewart committed suicide in March 2010, has reached their quintessence with Work (work, work), an album that took three years to see the light of day. As if purged by mourning, the two remaining members of the entity have focused on quite specific sensations and themes (« abusive push-pull romance », « manipulation », « corporate sleaze », « orgy », among others) to optimize the efficiency of their music. The sense of loss and the erotic shivers that their venomous languor and nagging grooves usually offer are now more intoxicating than ever and can hardly be compared to anything around.
In well-chosen terms, Nigel Yang enlightens us about the singular intentions of the duo.
Quelles ont été les conséquences du Suicide de Sean Stewart ? Continuer le groupe en tant que tel était-il un choix qui s’est imposé naturellement ?
What have been the consequences of Sean’s suicide and is it something that you somehow foresaw? Was keeping the band going a self-evident decision to make?
Des choses assez étranges se sont passées avant la mort de Sean mais ça a cependant été une surprise et un choc absolus. Il était cohérent de finir l’album qu’on avait prévu de faire depuis si longtemps. L’année 2010 a été extrêmement intense. On était lessivés après l’enterrement en Australie, mais à notre retour à Londres on s’est directement mis à enregistrer le disque et ça nous a donné l’énergie de continuer.
Some strange things happened right before Sean died but it still came as a complete surprise and shock. It made sense to finish the album that we had been talking about doing for so many years. That whole year, 2010, was really intense. We were exhausted after the funeral in Australia, but when we got back to London and started making the record in the studio, it gave us this energy to continue on with the band.
Par conséquent, quel était l’était d’esprit pendant la conception de Work (Work, Work) ?
Therefore, what was the mood during the making of Work (Work, Work)?
On pensait énormément à Sean, ça devenait légèrement obsessionnel. On y pensait constamment, mais de plein de façons différentes – parfois de manière très dépassionnée. On a passé beaucoup de temps à enquêter sur ses centres d’intérêts, ses goûts, à lire ses livres préférés, à élucider sa sexualité, tout en en faisant un obscur (ou le plus obscur) objet du désir… Musicalement nous avons été très spontanés et travaillions très rapidement en studio. On avait prévu de finir l’album à la mi-été, ce qui s’est passé, et tout était très clair pour nous. J’étais incroyablement satisfait d’avoir transformé nos émotions et notre tristesse quelque peu délirante en un album. C’était à la fois tragique et très beau, et je ne pense pas ressentir un jour une telle sensation d’allégresse.
Thinking a lot about Sean. Slightly obsessive. Really thinking about him a lot, but in many different ways – quite dispassionately at times. A lot of time spent investigating his interests and tastes, reading his favourite books (see his myspace page – siamscream), unravelling his sexuality, turning him into an obscure (the obscurest) object of desire… musically we were very spontaneous and worked quite quickly in the studio. We had planned to get the album recording finished by summer solstice, of all days, which we did, and everything was very, very clear. I was incredibly happy to have turned our emotions and somewhat delirious sadness into an album. It felt really tragic and beautiful, I don’t think I will ever experience that kind of bittersweet elation ever again.
Pourquoi l’album a-t-il donc été si long à finir et à sortir ?
How come the album’s been that long to complete and release?
Pour diverses raisons. Comme le fait de vivre séparément, ou d’être, d’après les termes de Sean, « pas doués pour vivre« .
Various reasons, like living apart, or being, in Sean’s words, « bad at life« .
L’agression électrique est un peu mise en sourdine sur ce nouvel album, et votre vocabulaire semble réduit à l’essentiel pour atteindre une efficacité parfaite. Quelle était l’approche ?
It seems like you’ve played down a bit the electric aggression on « Work », and stripped down your vocabulary even more to reach a perfect efficiency, was that the approach?
Nous cherchions à faire de ce disque quelque chose que l’on puisse écouter interminablement. Pour ce faire, on a pris la décision d’aplanir la dynamique, les émotions, et même notre présence. C’est une idée empruntée à Robert Bresson, l’un de nos réalisateurs et penseurs préférés. Ainsi nous avons traité chaque morceau comme une scène de film, aucun morceau ne prévaut sur les autres, il n’y a pas de « single ». Pour nous, ils sont chacun des blocs de force et poids égaux qui font vraiment sens quand ils sont en relation. La plupart ont été enregistrés en une seule prise, et j’ai choisi une approche « anti-développement » pour rester au plus proche de l’intention originale, erreurs incluses. C’était un effort conscient de ne pas se compromettre à aucun goût établi et de faire quelque chose aussi personnellement cohérent et émouvant que possible.
We tried to make this record something that can be listened to many, many times. There were decisions we had to make to help achieve this, mainly a ‘flattening’ of elements, so we flatten the emotions and dynamics and even our presence. This is an idea taken from Robert Bresson, a favourite director / creative thinker of ours. So we have treated each song like a scene in a film, so no song sticks out (there are no ‘singles’), to us they are like equally sized blocks of equal strength or weight, where each song gains its true meaning only in relation to the other songs. Most parts were recorded in one take, and I took an anti-development approach to the songs. Kept things as true to the original intention as possible, mistakes included. It was a conscious effort to not compromise any element for mainstream or public tastes, instead to make it as personally meaningful and moving as possible.
L’aspect cérébral et sensuel de votre musique est particulièrement mis en avant ?
It also feels you’ve chosen to explore further the cerebral and sensual aspect of your music, is that right?
La mélancolie peut être un état sensuel en effet, c’est ce que nous avons exploré ici.
Melancholia can be a sensual state, yes, it is something that is explored here.
Comment analysez-vous l’évolution esthétique et sonore entre le grinçant Nostalgia et le plus mental Work (Work, Work) ?
How do you personally see the aesthetic and sonic evolution between the crunchy Nostalgia and the spaced out Work (Work, Work)?
Il y a beaucoup de similarités entre les deux. Avec Nostalgia, nous étions très limités par notre matériel. On avait littéralement deux microphones et une console d’enregistrement, j’avais donc passé beaucoup de temps à exagérer la sensation d’espace dans le mix pour le rendre plus irréel. Avec Work (Work, Work), nous étions forcés de transformer nos enregistrements lo-fi en quelque chose de plus intéressant, simplement parce que nous voulions garder autant de programmations et de sons de Sean que possible, mais cela revenait à utiliser de vieilles démos et autres MP3 de mauvaise qualité qui n’étaient pas censées l’être. Comme pour Nostalgia, on a dû faire avec ce qu’on avait, et j’ai du encore passer beaucoup de temps à trouver une bonne sensation d’espace, à faire sonner des détails plus importants et à minimiser des sons plus étendus. Ce qui nous ramène encore à ce processus « d’aplanissement ». Je déteste ce son « grand écran » que beaucoup de gens adoptent de nos jours uniquement parce qu’ils disposent de la technologie qui le permet. Less is more, you know. L’évolution se situe plus dans le souci du détail cette fois-ci. Nos influences esthétiques sont assez différentes aussi, on tirait notre inspiration de Philippe Grandrieux, Dennis Cooper, Mat Collishaw, Neon Genesis Evangelion, ExistenZ, Blade Runner, et de nos expériences berlinoises – entre autres. Il y a aussi une vraie tendresse là-dedans qui vient probablement du fait qu’on a grandi…
There are many similarities between the two… with Nostalgia we were very limited by our equipment – it was literally two microphones and a tape deck so I spent time expanding the sense of space to make it more sur-real. With Work (Work, Work) we were again forced to transform lo-fi recordings into something more interesting, simply because we wanted to keep as much of Sean’s playing and programming as possible, but this meant salvaging old demos and low quality mp3s that were never actually meant to be released. With Work (Work, Work) just like with Nostalgia, we had to make do with what we had, and I spent a lot of time on getting the sense of space right, like making small sounds feel bigger and making wide things sound slimmer. This goes back to the flattening thing I mentioned. I dislike the huge ‘wide screen’ sound that people go for these days just because they have the music technology. Less is more, you know. Perhaps the evolution is in the attention to detail this time. The aesthetic influences are quite different too, we are drawing from Phillipe Grandrieux, Dennis Cooper, Mat Collishaw, Neon Genesis Evangelion, ExistenZ, Bladerunner, and our Berlin experiences – these are just some examples. I think there is a real tenderness in there too that has come from growing up a bit.
Est-ce que cette mélancolie brumeuse et cette sensualité agonisante est un sentiment permanent chez vous ?
Is that hazy melancholia and dying sensuality a permanent feeling in you guys?
Je me sens comme en psychothérapie sur cette question. Je ne l’exprimerais pas ainsi, mais il y a une sentiment récurrent d’un mélange moderne de malaise, d’excitation, d’ennui et de tristesse.
I feel like I am in psychotherapy with this question. I would never put it that way, but there’s a regular feeling of a particularly modern mix of unease and arousal and boredom and sadness, probably, yes.
Concernant les origines du groupe, Sean et toi jouiez dans un groupe qui ne sonnait guère comme HTRK. Quand est-ce que la formule HTRK est née ?
Talking about the origin of the band, you and Sean played in a band that sounded quite far from the HTRK vision. When did the the concept and sound of a female-vocal/slow-paced 808/electric wash trio dawn on you?
En grandissant, notre intérêt s’est naturellement accru pour le sexe, le désir, l’amour, le pouvoir et toutes ces choses, en découvrant davantage d’art expérimental et nous passionnant pour de la poésie et de la philosophie plus radicales, nous nous sommes constitués tout un éventail de nouveaux sentiments dans lequel puiser pour faire de la musique. Alors que nos goûts se dirigeaient davantage vers la musique électronique abstraite et le noise, on s’est rendu compte que cette musique était trop détachée de la réalité, de nos instincts primaires, ainsi nous avons voulu qu’HTRK fasse appel à des pensées et des sentiments plus directs, et soit ainsi très simple dans son exécution. Pour ce, on a utilisé beaucoup d’archétypes, et d’images fortes ou familières, tout en faisant preuve d’un sens du style très prononcé pour faire résonner davantage notre musique auprès de notre public. Nous voulions un nouveau projet musical qui pourrait toujours garder une part de mystère, qui avait ses propres règles, une liberté innée, et ses propres petits triomphes. On a commencé ça avec une certaine naïveté, comme si rien de tel n’avait existé avant.
As we grew older we naturally became more interested in sex and desire and love and power and all those things, whilst reading and watching more experimental music and books and films, and engaging with more radical philosophy or poetics, and this shaped who we are and gave us a whole range of new feelings from which to draw upon in making music. As our tastes leaned more and more towards abstract electronic music and noise, we found a lot of this music far too detached from reality, from our basic drives, so we wanted HTRK to appeal to more simple thoughts and feelings, so it had to be quite simple in delivery, and use a lot of archetypes and familiar or striking images, and also have a strong sense of style, to make our music resonate further with people. With HTRK we wanted a new musical project that could always hold some mystery for us, that had its own rules, as well as its own in-built freedoms, and (personal) rewards. We came up with HTRK with a certain naivety as if nothing like it had ever existed.
Sachant que chaque morceau est fondé sur un songwriting minimal et sur des atmosphères, comment les composez-vous ?
As most of your songs are based on minimal songwriting and building atmospheres, how do you compose them and decide when they’re finished?
Techniquement parlant, nos morceaux émergent d’une méthode de production au pas-à-pas. Le beat puis la ligne de basse puis la guitare puis les vocaux, dans cet ordre. L’intuition est primordiale, il n’y a ainsi que très peu d’effort en terme d’écriture de chanson, on ne veut pas se sentir forcé. Le plus longtemps on reste à travailler sur un morceau, le moins de chance il a de sortir un jour. Un morceau est fini quand il parvient à annihiler toute faculté critique chez l’auditeur et qu’il fait naître une vraie émotion en nous, ce qui est assez dur parce que nous sommes, si j’ose dire, un petit peu engourdis.
Practically speaking, our songs come off a step-by-step production line. Beat plus bassline plus guitar plus vocal, in that order. Intuition is very important, so there is very little effort going into ‘songcraft’ – we never want to feel forced. The longer we spend on getting a song right, the less chance there is of it being ever released. The song is usually finished when it works to switch off any critical faculty in the listener, and it elicits a real emotion in us, which is hard to do because dare I say we are a little numb.
Comment votre musique, aussi radicale soit-elle, a-t-elle été reçue au fil des années ? Les réactions envers elle ont-elles décidé vos différents déménagements de Melbourne à Berlin puis à Londres ?
How has your music, which is quite radical in itself, been received all through the years? were the various reactions to your sound one of the reasons for your regular moves from Melbourne to Berlin then to London?
Pour nous, notre musique n’est pas très difficile, ni radicale. Elle a été conçue pour couler de source. Je suis toujours étonné quand des gens disent qu’ils ne nous pigent pas. Cela prend souvent aux gens (et notamment à ceux de l’industrie de la musique) une année complète pour en arriver à conclure que nous sommes, je cite, leur nouveau groupe préféré. La musique d’HTRK est censée grandir chez l’auditeur et devenir additive, mais pas sur une période de douze mois, c’est ridicule. Il est vrai que nous avons bougé sur Londres parce que la réponse à notre musique était meilleure ici qu’à Berlin, mais ici encore nous faisons face à une quantité inhabituelle d’adversité.
To us our music is not very difficult, or radical. It is really designed to be a no-brainer. We are surprised when people say they don’t “get us”. It often takes people – often music industry heads – a whole year to come around to the fact that we might be their, quote, new favourite band. HTRK’s music is supposed to grow on people and become addictive but not over a 12 month period – that is ridiculous. It is true that we moved to London because the response was better here to our music than Berlin, but even then, we come across an unusual amount of adversity.
Comment imaginez-vous les gens qui s’identifient vraiment à votre musique ?
How do you imagine the people all over the world who are really into your music?
La frange de notre public qui nous importe le plus est la plus jeune, ceux qui sont au lycée et qui traversent cette période très intense où ils grandissent, où leurs hormones se font très turbulentes, où ils sont souvent déprimés, hyper-libidineux, confus, etc. C’est à cette période de ma vie que la musique a été la plus importante pour moi. HTRK est donc fier d’attirer ces gamins à la fois sublimes, freaky et malins. On les voit sur Tumblr. On espère qu’ils pourront revenir sur les albums d’HTRK quand ils seront adultes sans être embarrassés. Nous avons fait de notre mieux pour faire que ces morceaux durent.
The most important people to us who like our music are mainly younger people in high school, who are going through the really intense time of growing up, with hormones running wild, often quite depressed, oversexed, confused, et cetera. This was the period of my life that music meant the most to me, so HTRK is proud to attract these really beautiful / smart /freaky kids really. We see them on Tumblr. We hope that these people can return to HTRK albums as they grow older and not cringe. We have tried our best to make these tunes last.