Je choisis donc un sujet totalement consensuel : la quatrième conférence internationale sur l'UE, les Kurdes et la Turquie.
Fidèle à elle-même, Leyla Zana a notamment martelé qu'il ne saurait y avoir de solution hors d'un dialogue direct entre la Turquie et Abdullah Öcalan, le rôle duquel les Kurdes trouvent "très important et efficace dans le cadre de la paix sociale et de la fraternité entre les peuples".
C'est là qu'on voit que le parlement européen a progressé depuis l'attribution du Prix Sakharov à Leyla Zana. Le président de la commission parlementaire Europe Turquie, Joost Lagendijk (NB: ça se prononce Laxendeyk, avec un X kurde, enfin un c'h breton quoi), s'adressant au public immédiatement après Mme Zana, a dénoncé son discours, estimant son appel au dialogue avec Öcalan "parfaitement inutile". "J'ai n'ai pas aimé le discours de Mme Zana, elle n'aimera pas le mien non plus". Au moins tout est clair. "Une grande majorité du parlement européen condamne le PKK, si vous entendez le contraire ne le croyez pas".
Pour lui, la solution passe par un dialogue entre le DTP et l'AKP, et le PKK bloque intentionnellement la situation de peur qu'une solution puisse se faire sans lui...
(Joost Lagendijk)
Ahmet Türk, prenant ensuite la parole, a rappelé que le PKK bénéficiait du soutien de plusieurs millions de Kurdes, et que l'écarter des négociations serait improductif.
Denonçant l'AKP comme la source du renouveau du nationalisme turc (!!!!), critiquant la position anti-PKK de l'UE (???) Nurettin Demirtas, un des chefs du DTP, voit la solution dans une assemblée régionale bénéficiant d'un minimum d'autonomie vis à vis du gouvernement central. Rien à redire la dessus... la proposition d'une constitution civile sans référence à la "turquicité" semble également de bon sens pour un pays qui affirme benoitement ne pas être basé sur une ethnie. Mais il refuse tout dialogue avec l'AKP, qui fait de la condamnation du PKK par le DTP une précondition au dialogue... l'AKP a "oublié ses promesses" juste après les élections.
Un peu de mauvaise foi ici, puisque l'intensité des attaque du PKK a sensiblement augmenté après les élections, avec un paroxysme en septembre-octobre...ce qui évidemment, ne pousse pas au dialogue...