Canal + a donc pris 60% du capital de Direct 8 et Direct Star, les deux chaines de la TNT du groupe Bolloré. La stratégie de Bertrand Meheut, patron de Canal +, est clair : ne plus être seulement présent sur les réseaux payants (où il y a peu d’os à ronger désormais), mais aussi s’attaquer aux réseaux gratuits.
Si le CSA donne son aval à cette prise de contrôle —ce qui ne manquera pas d’arriver—, nous allons assister au même totalitarisme télévisuel d’hier avec les mêmes acteurs historiques que sont les groupes TF1, M6, Canal + et le pôle public France Télévision.
Les chaînes de la TNT qui étaient censées apportées de la diversité dans un PAF oligopolistique sont avalées les unes après les autres : TMC et NT1 appartiennent à TF1, W9 à M6 ; Direct 8, Direct Star, ITélé à Canal + ; France 4, France 5, France O sont opérées par France Télévision. NRJ 12, BFM TV et Gulli se sentent de plus en plus isolées et s’inquiètent face à des opérateurs rouleaux compresseurs qui ne lorgnent qu’une chose : le gâteau publicitaire dont les parts ont tendance à se réduire, donc il vaut mieux être peu nombreux autour de la table.
Force est de constater que malgré le nombre de chaînes disponibles, les programmes ne brillent pas par leur richesse ni par leurs contenus. La TNT a élargi l’offre, mais en apparence seulement, les chaînes présentes inondent leurs tuyaux de rediffusions, de clips musicaux et d’infos en continu. Bien peu de choses pour éveiller le téléspectateur qui heureusement voit poindre l’arrivée de télés connectés à de nouveaux entrants très offensifs : Google, YouTube (qui prévoit 20 chaînes thématiques !), Apple…