Bien perçue par le marché, l’opération consiste pour une entreprise inscrite en Bourse à racheter une partie de ses titres en circulation. Le rachat se veut une intervention de la dite société sur son propre capital, avec pour conséquence la diminution du nombre d’actions en circulation sur les Bourses. La direction peut ainsi créer une demande sur son titre boursier. Un programme de rachat d’actions agressif permet parfois de limiter le risque baissier tout en offrant un impact immédiat sur le bénéfice par action.
Le fait d’annuler des actions (d’en minimiser le nombre disponible) diminue aussi le montant total de dividendes à verser aux actionnaires annuellement, réduisant d’autant la facture du rachat d’actions.
De par son biais, la direction concernée démontre que le titre vaut plus que le cours actuel accordé par les investisseurs. En fait, et plus les cours boursiers sont bas, et plus les avantages financiers du programme de rachat d’actions sont intéressants pour l’entreprise participante.
La direction peut aussi souhaiter retourner du capital à ses actionnaires, sans s’engager dans une hausse coûteuse du dividende. Un programme de rachat d’actions peut normalement s’échelonner sur quelques années et être suspendu sans problème si nécessaire. Le dividende, quant à lui, est presque impossible à diminuer ou à éliminer, sans créer une chute abrupte du titre en question.
Par ailleurs, et en annulant des milliers d’actions, la société évite une trop grande dispersion de son capital. Elle se renforce advenant une éventuelle proposition d’achat insuffisante de la part d’un concurrent.
Prendre note que le rachat d’actions nécessite toujours une approbation préalable des actionnaires, ainsi que l’accord des Bourses concernées.
Oui, un tel programme est généralement avantageux pour l’actionnaire, si l’entreprise n’émet pas de façon exagérée des actions ou des options à l’intention de ses employés, annulant d’autant l’effet éliminatoire du programme de rachat. L’autre côté de la médaille d’un tel programme peut par contre laisser supposer que les possibilités de croissance de l’entreprise stagnent, puisque cette dernière préfère investir dans son propre capital au lieu d’envisager la possibilité d’investir en recherche et développement, d’acquérir un concurrent ou de lancer de nouveaux produits. Certains investisseurs trouvent cette stratégie futile – ou passive, c’est selon.
DOMINIQUE LAMY
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