Vous habitez en ville? avec des enfants? et vous aimez ça? Je dois sûrement vous connaître car vous avez dû passer à l’une ou l’autre des émissions de la radio de Radio-Canada. Car ça ne finit plus le nombre de témoignages enthousiastes de montréalais fous de joie de leur vie urbaine.
Quand on sait que c’est à la tonne que les gens choisissent d’élever leurs enfants en banlieue, on a presque l’impression que ceux qui le font sont un peu épais.
Bonjour je suis Martin P et je suis un « criminel »car j’habite en banlieue. Ceux qui ont vu mon spectacle savent que je me moque avec un plaisir partagé de cet état de fait.
Quand c’est pas les écolos et le mal de l’étalement urbain, c’est le chroniqueur d’après-midi, le jeune journaliste tendance, qui ne comprend pas pourquoi on devrait quitter l’île. Bref notre radio publique aime sans modération Montréal et sa vie de quartier trépidante, riche et savoureuse.
Tsé quand on essaye de mettre le doigt sur le je-ne-sais quoi de « déconnecté de la réalité » ou de « l’attitude branchouille plateau » voir « simili-snob » de ma radio favorite, c’est pas dans l’intérêt pour la culture de pointe. C’est dans le « je suis où j’habite », cette forme de classement social, Montréal versus les banlieues, où Montréal est le nec plus ultra de l’habitation citoyenne.
Quand tu as des enfants, l’argument je me rapproche de ma famille (grand-parents, soeurs, frères etc) en est un de taille. Si ta famille est sur la rive-sud tu risques de vouloir élever tes enfants sur la rive-sud. Surtout si tu as toi-même eu une enfance heureuse sur la rive-sud.
Faudrait en revenir. L’avenir ce n’est pas plus de jobs à Montréal, Montréal est saturé. Un char de plus est un char de trop. Montréal est contingenté. Alors faut développer des banlieues, les penser intelligemment, comme des villes autonomes et non de simples extensions de la métropole, capables de créer les mêmes services et les mêmes avantages, et de surveiller la corruption de leurs hôtels de ville avec le même scrupule.
*Bravo au journal Le Devoir pour son suivit sur le motel de ville de Laval où le Gilles « Duplessis » Vaillancourt sévit…