On se retrouve sur la plus belle avenue du monde, les Champs Elysées. Très exactement au 42. On ne peut pas rater cette adresse. Une impressionnante tour de verre futuriste. Celle de Citroën C42 conçue par Manuelle Gautrand. La vitrine internationale de la marque aux chevrons avec son arbre à voitures et dans l’entrée la Citroën Lacoste.
En revenant vers la Concorde, sur l’avenue Matignon, le long des jardins du Grand Palais, le Motor Village lieu dédié à l’automobile transalpine. Le Nolita et sa Terrazza y accueille une exposition, « Le Design Italien »avec des marques aussi prestigieuses que Cappellini, Poltrona Frau et Alcantara. C’est l’architecte Jean-Michel Wilmotte qui signe le décor. Pour un lunch ou un diner, le Nolita propose son menu spécial « Italien Design Food » toute la semaine.
On fait quelques pas sur l’avenue Matignon pour sortir un moment de l’univers automobile. Juste à côté, Ligne Roset. Notre deuxième visite à la griffe. Après le canapé Ploum des frères Bouroullec que nous réserve-t-ils ? Le bilan d’une année incroyablement riche. La collaboration avec 33 créateurs, des rééditions de pièces historiques comme les créations de Pierre Paulin aux débuts des 70’s. Mais aussi, les sièges Saint-James, Simple Bridge et Simplissimo de Jean Nouvel. C’est aussi une première pour la collection outdoor de Philippe Nigro. Du classique, du moderne, c’est toute l’histoire du design qui s’étale sous nos yeux. Une frise d’esthétique.
On longe les jardins légèrement jaunies par les premiers souffles de l’automne. Rue Goujon, la Maison des Champs Elysées. Superbe hôtel particulier, très particulier, qui invite avec son restaurant, La Table du 8, et, exceptionnellement pendant la PDW, à découvrir un cocktail éphémère. 57 chambres et suites, 10 salons en plus du restaurant et de sa terrasse, le tout a été confié à la Maison Martin Margiela.
On traverse quelques rues pour déboucher sur une nouvelle avenue mondialement connue. Georges V. A deux pas du Crazy Horse. Le Luxury Living. Concepteur d’intérieur. Avec une certaine idée du luxe. Sur 900m², des pièces sont recréées pour présenter les collections Fendi Casa (avec, par exemple, l’assise contemporaine, Plaza, ou le lit Urano 2) et Kenzo Maison qui se réapproprie une partie de la culture orientale avec Riscio, un pousse-pousse moderne ou encore ce pouf à allure de pierre précieuse, Alice.
Sur la même avenue, la Renoma Café Gallery. En plein triangle d’or, un lieu hors du temps. Le magazine Résidences Décoration, investit le Renoma Café et crée le buzz avec une scénographie « street art » signée François Delclaux. Un véritable voyage. Nous voilà plongé dans les Etats-Unis des 50’s. Avec, entre autre, une expo photo incroyable. Aucune de nous ne savait que Maryline avait posé nue au côté de James Dean. Décidément, cette promenade est tellement éclectique… nous sommes comme des enfants dans un parc d’attraction.
Situé dans la rue Lincoln, le Ladurée Bar, dans le prolongement de la boutique des Champs, brouille les piste du style maison, innove mais ne trahit pas l’esprit Ladurée. Mais la déco vaut le déplacement à elle seule, quoiqu’en disent nos papilles. Nous nous sentons immergés dans un aquarium, sur des tabourets corail. Il en résulte une ambiance tellement intimiste, elle en est presque fœtale.
Direction maintenant la superbe place des Etats-Unis où nous attend l’un des plus grands noms parisiens, Baccarat. On y célèbre les 170 ans de son verre iconique Harcourt. Une exposition brillante qui sera aussi l’occasion de présenter le nouveau coffret Palais Royal en exclusivité. Nos deux dernières visites nous ont plongés dans un siècle et demi d’histoire. La PDW est une machine à voyager dans le temps et à rencontrer la beauté, les savoir-faire.
Après l’incroyable prisme lumineux des verres Baccarat, nos pupilles n’auront pas le temps de se reposer avec une visite rue Copernic. Là où la lumière est plus intense que partout ailleurs, Barbier Luminaire. Un showroom totalement repensé. Et l’art du luminaire contemporain est à son apogée. Plusieurs collections présentées temps cette semaine, Stéphane Davidts et Oty-Light.
Repéré sur le Guide de la Paris Design Week, la deuxième boutique parisienne, La Pâtisserie des Rêves avec toujours sa brioche duo. Cette fois on s’est attardé sur la collection Origami. Conçue par Olivia Giacobetti, il s’agit d’une gamme de bonbons aux parfums d’enfance. Guimauves, sucettes, caramels, nougats ou encore sucres d’orge vous emmènent dans les replis secrets de votre mémoire pour goûter aux joies de la nostalgie réinventée ! L’un de nous a d’ailleurs opté pour le Paris Brest, élu meilleur Paris Brest de la capitale.
Sur l’avenue Hoche, le Royal Eclaireur a été pensé dans la lignée de l’hôtel Le Royal Monceau Raffles Paris, par Philippe Starck. On y retrouve tout le Hi-Tech cher à l’esprit Eclaireur, comme par exemple la Z Chair de Zaha Hadid.
Quelques modèles absolument magnifiques sur le boulevard Courcelles, chez Cinna. Les canapés Entailles de Philippe Nigro, le Belem de Didier Gomez, le Lou de Patrick Jouin, le fauteuil Grillage de François Azambourg, le bahut Kermes d’Evangelos Vasilei ou ou encore la bibliothèque Oka de Kazuko Okamoto. Après avoir voyagé dans le XIXème siècle, nous voila plongé en plein XXIème. Dans un instant de silence, nous nous demandons tous si nous serons capables de retrouver notre époque en rentrant, ce soir. Mais après tout, la beauté n’a pas d’âge.
Boulevard Haussmann, tout près de la place du Pérou, toute la tradition des décorateurs-ensembliers français avec les meubles Hugues Chevalier. En exclusivité pour la Paris Design Week, Amine Fallat et Bruno Lucas présentent les canapés New Palace et Winston. Cette fois-ci, la création est anachronique. Moderne dans sa simplicité mais d’une sobriété qui frôle la beauté atemporelle.
Une dernière étape dans le triangle d’or, avec Cook&Coffee et son Espace Demo, tout nouveau concept store dédié à la préparation culinaire et au café. Apprendre à goûter et comprendre le café avec un caféologue. Prendre des cours de cuisine gratuits avec de grands chefs. Et, en avant-première, les nouveautés Kenwood et De’Longhi. Notre groupe se sépare. Une partie d’entre nous est bien décidé à apprendre à cuisiner comme un chef. On se donne donc rendez-vous le soir-même pour une mise en pratique des cours.
En traversant la Seine, la galerie Jessica’Art. Les photographes Philippe Robert, Cynthia Cappe et Jin Bo y sont exposés. On y retrouve aussi le mobilier de Jessica Barouch. La propriétaire des lieux.
Cette deuxième journée a coulé comme un rêve. Dans l’un des plus beaux quartiers du monde, c’est toute une histoire qui s’est déroulée devant nos yeux. Le processus de création étalé sur plus d’un siècle. Les influences des pères, l’insolence géniale des plus jeunes. Nous avons tous, aujourd’hui, l’impression de mieux comprendre le design. Si chaque individualité est nécessaire, si les égos sont les principaux acteurs de cet incessant mouvement, la recherche de la beauté semble être un torrent que rien arrête, un mouvement de fond qui emporte les artistes plus qu’il n’en dépend.