Qu'il semble loin le temps où il suffisait à Shigeru Miyamoto de débarquer sur scène avec l'épée et le bouclier de Zelda pour déclencher l'hystérie de la foule prête à jeter sa petite culotte pour débrider encore plus le génial créateur. Bien que la conférence qui s'est tenue ce matin ait été malgré tout riche en annonces, elle n'a vraisemblablement pas spécialement convaincu les investisseurs puisqu'après cette journée, l'action de Nintendo chute encore de près de 5 %. Et les mots des analystes sont loin d'être tendres avec la firme de Kyoto qui vit des heures sombres actuellement en ce qui concerne le marché des consoles portables de nouvelle génération.
Ainsi, l'agence Reuters nous relate l'information comme quoi les multiples annonces de jeux mettant en avant Mario ou bien encore les titres d'éditeurs tiers n'ont pas répondu aux attentes et celles des futurs acquéreurs potentiels du support. Ceux-ci préfèreraient selon eux se diriger vers les tablettes tactiles et autres moyens de jouer en nomade pour moins cher. Mitsuhige Akino, directeur-manager pour Ichiyoshi Investment, s'est confié à l'agence de presse et met en avant le souci actuel de Nintendo selui lui :
"Bien que Nintendo ait brillamment réussi à amener les gens vers le jeu vidéo, les besoins de ceux-ci ne sont plus uniquement satisfaits par Nintendo et ils se dirigent vers les téléphones mobiles sur lesquels ils se plaisent à jouer. Les annonces d'aujourd'hui ont été relativement décevantes compte tenu du fait que le marché actuel espérait plus que cela. Les nouveaux Mario ou encore la fonction additionnelle pour filmer en 3D ne sont pas suffisantes pour que la compagnie réussisse à atteindre ses objectifs durant la période des fêtes de fin d'année."
Satoru Iwata se veut largement moins alarmant et compte bien sur l'arrivée de titres majeurs, de nouveaux coloris et de fonctions inédites pour que la Nintendo 3DS prenne enfin son envol :
"Entre la fin d'année 2011 et le début 2012, nous planifions un line-up conséquent et qui n'a probablement aucune commune mesure avec ce qui a été déjà fait dans l'histoire du jeu vidéo. Nous allons faire tout notre possible pour que la 3DS se vendent enfin assez pour assumer son statut de successeure de la DS."
Et pendant ce temps-là, Makoto Kikuchi, le PDG d'un autre conglomérat d'investisseurs (Myojo Asset Management), balance une déclaration qui fait mal, très mal :
"La seule orientation possible pour que Nintendo revive (sic) serait que la firme arrête de se concentrer sur les jeux portables et concentre tous ses efforts sur des jeux type Wii et destinés à toute la famille. Néanmoins, je doute voir Nintendo opérer un tel changement."
On n'a pas fini d'entendre parler de Nintendo, mais le plus inquiétant réside dans ce ton alarmiste employé par certaines personnes alors qu'au final, la vérité des chiffres ne sera connue qu'en fin d'année fiscale, c'est-à-dire fin mars 2012. Quoi qu'il soit, plus le temps passe, plus on reproche à la 3DS de n'être qu'un gadget face aux smartphones et tablettes tactiles. Mais en sera-t-il de même pour la Vita de Sony ?
Il ne reste plus qu'à voir quel effet aura la Wii U sur les actionnaires compte tenu qu'elle est supposée amener ce qu'ils attendent : une console de salon avec un écran tactile nomade. Mais là, Nintendo ayant décidé de décapiter Polichinelle pour qu'il ne balance aucun secret, il faudra patienter quelques mois...