Est-ce le renouveau d'un style considéré comme désuet? Sans doute...Le film "The Artist" primé à Cannes, avec Jean Dujardin et Bérénice Bejo, sans oublier le chien, (plus cabot que cela tu meurs) pourrait amorçer une "nouvelle" tendance....Le film muet...pourquoi pas why not, comme diraient les Yankees, aura lui aussi, et ce dès l'année prochaine, droit aux honneurs à Hollywood! (voir plus bas) Et ma foi, j'approuve entièrement cette nouvelle, parce que je le répète encore une fois, sans les pionniers, ceux qui pour le première fois fixèrent des aventures sur pellicule tournées à vitesse rapide , nous ne pourrions pas l'heure qu'il est regarder un film bien calés dans nos fauteuils.. Les premiers tours de manivelle à la main, dans la vallée de Los Angeles, alors immenses terrains vagues, ont donné par la suite naissance aux plus grands studios, d'où sont issus, Chaplin, Keaton, Laurel et Hardy, Harold lloyd, Mack Sennet and co. Sans tous ces "zozos" là, pas de cinéma. Ils ont tous donné leurs lettres de noblesse au 7me Art, qui depuis lors, est devenu un Art à part entière. Sans eux, rien n'aurait pu exister...Le muet c'était l'art de montrer des émotions sans qu'un mot ne soit prononçé...Et si aujourd'hui, cette façon de faire paraît facile, je crois qu'au contraire, il n'en était rien. Il fallait aux acteurs faire transpirer toutes leurs émotions, rien qu'avec les yeux et le visage...Oui, je vous l'accorde, parfois c'était grotesque et ridicule...surtout dans le chef des "méchants" flics qui poursuivaient les quidams. Avec leurs yeux outrageusement maquillés, ils étaient à la limite du genre, mais qu'importe, on rigolait bien...Surtout quand les "bathing beaties" firent leur apparition...ajoutant du piment au mini sanyetes...Ainsi, lorsqu'il y a quelques jours, j'ai visionné "The Artist" je me suis retrouvée, un peu comme Mia Farrow, dans "The Purple Rose of Cairo" de Woody Allen...complètement "dans le cadre"...Un bond de cinquante ans dans le temps, où lorsque je me rendais au cinéma Victory rue Neuve à bruxelles, là où ma tante ma laissait entrer (elle tenait la caisse, mais chut, il y a prescription maintenant). Cétait le bon temps, des grandes salles aux fauteuils moëlleux, magnifiques oeuvres d'art en soi, qui proposaient plein de comedy capers, de folles poursuites à la Mack sSnnet, des envolées de tartes à la crème...entre deux western! ...A l'entre -acte, on courait derrièrre l'ouvreuse afin d'acheter de savoureux Chocos-glaçés en compagnie de la pub VanDamme KH...Que les anciens connaissent certainement..
En assistant aux aventures de Jean Dujardin, Berénice Bejo, de John Goodman et James Cromwell, épatants eux aussi dans des rôles pas si secondaire que cela, sans oublier le chien malicieux, j'ai re-traversé cette époque dorée, et suis ressortie de la projection le sourire au lèvres et de très bonne humeur. J'avais passé un superbe moment de détente, et je n'ai cessé, de rire du début à la fin, comme la plupart des collègues présents dans la salle. Il ne manquait plus que les "bonbons-caramels-eskimaux-chocolatso et le sourire de la crémière en sus. Bref, tout ceci pour vous dire que "The Artist" où Dujardin n'est pas éloigné de Fairbanks Sr, est désormais classé parmi mes 100 Meilleurs films (eh oui et why-not après tout?)
Jean Dujardin, George Valentin est une grande star du muet. Vous êtes-vous inspiré d’acteurs célèbres pour l’interpréter ?
Douglas Fairbanks bien sûr ! Flamboyant, virevoltant, plein de panache, n’hésitant pas à multiplier les clins d’œil aux spectateurs… Ça, c’était très drôle à faire, notamment tout ce qui concerne les films dans le film, là, je pouvais en faire des tonnes. J’ai regardé tous les films de Douglas Fairbanks qui ne sont pas toujours des grands films mais où lui se permet tellement de choses… C’est comme la vie en mieux, en plus clinquant, moi, j’aime bien ça. J’ai fait mon marché dans ces films mais après, c’est toujours la même chose, il faut savoir se dégager des références et faire entrer le personnage en soi. Pour toutes ces scènes, quand il est au volant de sa Bugatti, quand il est pris dans les sables mouvants, qu’il se bat contre les sauvages, ou même le soir de la grande première, vous y allez à fond, vous lâchez tout ! On a commencé par ça et c’était amusant. J’étais complètement à ma place. C’est d’ailleurs là où on se rapprochait le plus d’O.S.S. Mais je savais qu’après, il y avait tout à inventer de la vie de George Valentin. Le plus excitant, c’était de partir de ce personnage flamboyant, qui est tout le temps dans le show, devant la caméra, avec sa femme, avec ses fans, et de glisser peu à peu dans des zones plus troubles, plus sombres, plus douloureuses… De partir du plaisir du jeu pur, presque enfantin, et d’aller de plus en plus dans l’incarnation. Je craignais au départ ces scènes plus graves, plus sombres, et pour lesquelles je n’avais pas de texte auquel me raccrocher, et finalement, j’ai découvert que le muet était presque un atout : il suffit de penser l’émotion pour qu’elle se voie. Aucun dialogue ne vient la polluer. Il suffit d’un rien, un regard, un battement de cil, pour que l’émotion soit palpable. En plus, on était tellement en confiance les uns avec les autres, avec Michel, Bérénice et Guillaume, qu’on pouvait y aller sans crainte. Pour ces scènes-là, la musique a été un outil magnifique. C’est un grand luxe, le tournage d’un film muet : vous pouvez mettre toute la musique que vous voulez pendant la prise. Moi, vous me faites écouter Les choses de la vie de Philippe Sarde et je pleure tout de suite !
Comme je le disais au début de ce billet, le muet risque de (re)devenir une mode, parce que j'ai appris par un de mes potes américain que ce "style" aura son festival intitulé " The Laugh and Live Film Festival, et qu'il sera présidé par l'historien du cinéma, Sparrow Morgan, qui a fondé ce festival en l'honneur de Douglas fairbanks Sr, figure de proue des années 30 et 40. Ce dernier est, et j'aime à le rappeler, l' un des créateur et pilliers de "l'Academy of Arts and Sciences" qui comme le savez décerne chaque année les Oscars, mais il était aussi le fondateur de l'école du cinéma de UCLA. Morgan est celui qui commémore chaque année les héros du cinéma muet au Hollywood Forever Cementary's Fairbanks Memorial
Fairbanks Sr at Uccla's
Voici le communiqué de presse officiel.
Los Angeles based film historian Sparrow Morgan is proud to
announce The Laugh and Live Festival, the first and only event showcasing contemporary silent films.
Scheduled for May 2012, time, date, and details on speci!c events will be forthcoming.
Founded in honor of Douglas Fairbanks Sr, for whose charming book of advice the festival is named, The Laugh and Live Festival aims to increase the participants’ and audience’s understanding and appreciation of
silent film not only as an historical art form, but challenges them to consider silent film as a viable modern format.
“Interest in silent film has been increasing in recent years, but most of the viewing public still consider it an acquired taste, something one needs a film degree to understand, which couldn’t be further from the truth,” says Morgan. “Silent film, especially the early one-reel nickelodeon serials, were made with the express purpose of entertaining a wide audience. It was all about the action, the drama, and the excitement, not unlike modern day soap operas. The art came later.”
It is in this spirit that The Laugh and Live Festival will be offering a lecture track devoted to the entertainment and enrichment of the general public, as well as workshops and lectures for aspiring filmmakers hosted by historians and filmmakers alike.
The crown jewel of the Laugh and Live Festival will be its screenings of contemporary short-format silent films by student and non-professional filmmakers.
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