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Même St. Barack ne peut créer des emplois par la dépense publique

Publié le 13 septembre 2011 par Copeau @Contrepoints

Si Obama peut « créer » des emplois en dépensant 450 milliards de dollars, pourquoi ne pas dépenser 900 milliards de dollars afin d’en « créer » le double ?

Par Daniel Hannan, depuis Oxford, Royaume-Uni

The Independent nous informe que George Osborne, le Chancelier de l’Échiquier, « finalise la mise au point d’un ensemble de mesures pour stimuler l’économie britannique. »

Bonne nouvelle : c’est ce que l’on est en droit d’attendre d’un Chancelier de l’Échiquier [NdT: ministre britannique chargé des finances et du trésor], non ?

Quelles sont donc les mesures qui constituent cet ensemble ? George Osborne s’apprête-t-il à effacer les lois qui dissuadent tant d’entreprises d’embaucher ? Va-t-il dégraisser la sécurité sociale ? Annoncera-t-il la fin des « equality laws » [NdT: ensemble de lois anti-discrimination très contraignantes pour les employeurs] des travaillistes ? Dénoncera-t-il les normes de l’UE sur le temps de travail hebdomadaire, refusera-t-il d’appliquer la directive européenne sur les travailleurs temporaires ?

Ce n’est pas ce que révèle The Independent. Cet ensemble de mesures misera principalement sur la dépense publique et la « création » d’emplois – notamment dans le secteur des énergies alternatives.

Ce geste suit le plan de 450 milliards de dollars du président Obama destiné à la création de nouveaux emplois.

Qui pouvait penser que cela était aussi simple ?

Je m’explique : si Obama peut « créer » des emplois en dépensant 450 milliards de dollars, pourquoi ne pas dépenser 900 milliards de dollars afin d’en « créer » le double ? Pourquoi ne pas aller jusqu’au bout de la démarche, en faisant ce que même l’Union Soviétique n’est jamais vraiment parvenue à réaliser, c’est-à-dire en employant directement tous les citoyens ? Pensez donc à la relance qui en découlerait !

En vérité, bien entendu, les États ne possèdent rien qui leur soit propre. Chaque centime qu’ils « injectent dans l’économie » a préalablement été prélevé sur ladite économie, soit par des hausses d’impôt instantanées, soit par des hausses d’impôt différées – l’emprunt. Un plan de relance n’est rien d’autre qu’un transfert de richesses des individus vers l’État. Loin de stimuler la croissance, cela prive le secteur productif de ses ressources.

La nouvelle folie d’Obama est d’autant plus déconcertante que les précédentes tentatives se sont soldées par un échec. L’inutilité de la pompe à relancer l’économie n’est plus seulement théorique : la preuve s’en trouve sous nos yeux. Les pays qui s’essayèrent aux plus gros plans de relance et de sauvetage sont ceux qui connurent les pires récessions – et ce n’est bien sûr pas fini, puisque leurs niveaux de dette sont au plus haut.

Pleine luneÀ quoi le président des États-Unis peut-il bien penser en faisant cela ? À quoi pense Mervyn King, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, maintenant qu’il se prépare à une nouvelle période d’impression massive ? Combien de fois encore faudra-t-il que la réalité leur donne tort avant qu’ils ne changent de direction ? Peut-être s’agit-il de folie, au sens littéral du terme.

Avez-vous regardé la lune hier soir ? Je scrutais sa silhouette immense et prégnante au crépuscule la nuit dernière dans le Hampshire, et les mots d’Othello me vinrent à l’esprit :

C’est la conséquence de l’aberration de la Lune : elle approche de la Terre plus près que de coutume, et elle rend fous les hommes.

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Sur le web.
Traduction: Ludovic Lea.


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