J’use couramment des célèbres paroles de Francis BLANCHE ; « il vaut mieux penser le changement que changer le pansement ».
Il apparaît en effet que le manque de préparation lors des modifications de structures ou d’effectif fragilise durablement les activités de nos organisations (publiques ou privées) . Une structure communale n’échappe pas à ce principe et le Grand Toulouse semble particulièrement atteint par ces troubles.
Deux étapes majeures ont marquées l’arrivée de la nouvelle équipe aux manettes. Elles étaient espérées et c’est aussi pour cela que les groupes PS et Vert ont trouvé le complément de voix permettant d’obtenir le pouvoir au Capitole, ne l'oublions pas.
En 2009, le Grand Toulouse est devenu (enfin)
une communauté urbaine. Elle a gagné de nouvelles compétences (la valorisation des ordures ménagères, l'urbanisme…) et a unifié, en partie, les activités salariales des communes adhérentes.
A compter de 2011, dans la discrétion, la Communauté urbaine a étendu son périmètre à 12 communes supplémentaires (Aigrefeuille, Beaupuy, Bruguières, Dremil Lafage,
Flourens, Gratentour, Lespinasse, Mondouzil, Mons, Montrabé, Saint-Jean et Saint-Jory). Nous formons ainsi un collectif de plus de 700 000 habitants (1) servi par…une armée mexicaine d'employés municipaux.
Naturellement cette mise en commun des moyens a forcément des conséquences majeures sur le personnel. Ce dernier aura donc vécu un bouleversement sans précédent. Je ne vous assommerez pas ici avec les nombreuses théories sur « la conduite du changement » ; si le sujet vous intéresse tapez ces deux mots sur votre moteur de recherche et vous trouverez de quoi alimenter votre cerveau. Disons simplement qu’il s’agit d’un sujet central dans ces situations et que visiblement le Président du Grand Toulouse et son staff l’ont très largement sous-estimé.
Il suffit de se rendre dans les services à la recherche d’une information pour vivre une pratique kafkaïenne. Réponses partielles, incohérence, irresponsabilité sont les mots qui illustrent le mieux cette expérience.
Le point le plus sensible, au terme de l’exercice d'unification des moyens, est le "suivi de la performance". Ce n'est pas une insulte et l’illustration de ce sujet est dans cette simple photo prêtée par un toulousain. L’armée des « cantonniers » présente sur ce cliché est là pour démontrer l’absence de gestion des effectifs et le « foutoir » régnant dans les services du « Grand » Toulouse en général et de la ville centre en particulier.En matière de performance je vous laisse seul juge...
Il n’est pas dans ma nature de blâmer les opérationnels et le comportement individuel au travail est la conséquence directe d’une bonne (ou mauvaise) hiérarchisation des missions. Une absence de management peut être fatal. Quand au sommet on se moque du sujet comme de sa première carte syndicale la base souffre puis baisse irrémédiablement les bras. lI serait trop facile de blamer les acteurs de cette photos ; concentrons notre courroux regard sur les « patrons ».
En effet, cela n’est que la partie visible de l’iceberg ; rien ne permet aujourd’hui de masquer ce qui représente un laisser aller général tant au niveau des opérationnels que des fonctions supports. Tous les niveaux sont touchés et plus personne ne sait qui fait quoi....heureusement, la majorité des collaborateurs et cadres ne portent pas un gilet jaune mentionnant l’appartenance au Grand Toulouse comme une tâche indélébile. Confidentiellement, les plus motivés des collaborateurs se plaignent de ce "laisser aller".
Disons le tout net ; c’est au plus haut sommet que naît le problème, chez les élus.
J’aurais aimé attribuer cette saucisse d’argent aux adjoints en charge de l’organisation du personnel du Grand Toulouse. On peut supposer qu’il existe une commission d'élus chargée de ce seul, mais important, sujet. Mais l’organisation est ainsi bâtie à Cassoulet'City qu’il n’y a pas d'élu responsable nommé pour cela; ce ne sera donc pas possible.
Découvrez ici l’organisation du collectif de la communauté urbaine ; avec 30 Vice-Présidents (2) ; vous noterez l’absence d’attribution établie pour un grand nombre d’entre-eux. Erreur ou manquement de mise à jour du site ? Visiblement cela arrange l’exécutif. Comparons avec le collectif bordelais ici ; aucun des membres ne s’approprie un titre de vice-Président mais tous appartiennent et travaillent en commission dont quelques-uns précisément en commission « Fonctionnement et administration générale » et d’autres en commissions « Nouvelle gouvernance ».
Au Grand Toulouse on flatte la carte de visite et à la CUB (Communauté Urbaine de Bordeaux) on prends en charge le devenir du collectif…Dans une période où les budgets sont à contrôler et l’efficacité à promouvoir la différence est de taille !
Ainsi, en l'absence de responsable déclaré , j’attribue cette saucisse d’argent 2011 a un inconnu (3) ; celui ou celle qui implicitement est chargée du personnel et de l’organisation. Faute de pouvoir faire mieux j’inviterais le Président Pierre COHEN à venir retirer, par délégation, cette magnifique récompense.
(1) Le chiffre consolidé des employés municipaux est inconnu du grand public...disons aujourd'hui, pour simplifier, une armée mexicaine en charge du "service" aux 700 000 habitants du secteur concerné.
(2) Le titre est important …imaginez la tête du citoyen lambda qui note que le (petit) maire de sa commune de banlieue est vice-Président du Grand Toulouse ! Flatteur non ?
(3) Si vous trouvez un (ou plusieurs) nom(s) j'aurais plaisir à vous offrir une boisson gazeuse surtaxée à la prochaine République des Blogs