J’ai passé mon billet de vendredi à la poubelle : inutile de publier une diatribe de plus sur un homme politique pris la main dans le pot de confiture. Mais les événements se succèdent comme les perles sur un collier, toutes quasi identiques mais imperceptiblement différentes les unes des autres. Chaque jour apporte son lot écoeurant d’affaires et portent sur des unités de grandeurs hors de l’entendement pour le citoyen lambda.
Chaque nouvelle campagne électorale voit les prétendants rivaliser en circonvolution sur le thème de leur probité, sur le respect des institutions et des règles. Mais plus que jamais, les conflits d’intérêts demeurent, les valises voyagent, les poignards pleuvent. Dans le microcosme politique, on se tient fermement par la barbichette : je tombe, tu tombes… Alors viennent les contre-feux et les expédients, comme l’anosognosie, qui permet de ne pas comprendre d’éventuelles questions relatives aux emplois fictifs de la Mairie de Paris, mais d’analyser parfaitement les conséquences possibles des allégations de Robert Bourgi en déposant plainte avec une vivacité soudainement retrouvée.
Stef posait à @Jegoun, @despasperdus, @yannsavidan, @Melclalex, @captainhaka, @Romain, @elmone, @Homer, @gael, @elcamino, @sebmusset, @cc, @Juan, @David burlot, auxquels j’ajoute @Romain_Pigenel, @Bembelly, @iboux, @JesuisCetHomme et CSP, la question de la première mesure à prendre par le prochain Président de la République. Je répondrai sans hésiter de réunir le Parlement en congrès pour faire voter une règle d’or, celle de renvoyer dans ses foyers tout élu reconnu coupable de délits, dans ou hors de ses fonctions électives.
Personne ne l’ignore, dans la vraie vie, un homme accusé du seul chef d’association de malfaiteur perd immédiatement son boulot et va séjourner en zonzon sans alternative. Pour un élu de la Nation, même en y rajoutant les motifs de prise illégale d’intérêt et trafic d’influence, il continue, quoi qu’il en dise, d’exercer son mandat ses petites affaires en toute liberté. Il n’y certes pas mort d’homme, mais en cette période un peu particulière, le fait est choquant, sauf pour Martine Aubry qui fuit les interviews et les questions sur le sujet. Très mauvais point pour la candidate au discours moralisateur, et qui ne reste comme beaucoup qu’au stade des paroles…
J’avais bien parlé il y a quelques temps du statut de l’élu, et exposé ma conception de son rôle. L’épreuve du temps semble illustrer mon propos. Mais je ne me fais guère d’illusions. Même en cas d’alternance en mai 2012, rien de fondamental ne va changer, et surtout pas les règles régissant notre caste dirigeante.
On ne crache jamais dans une si bonne soupe.